Résumé : Nous commençons à prendre conscience d’une nouveauté inimaginable. Nous disposons aujourd’hui d’un outil tout neuf, qui permet de faire la part du vrai et du faux parmi toutes les pensées énoncées sur l’Univers, l’Homme et les êtres vivants, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. C’est une nouvelle étape pour la pensée, elle nous libère de fausses croyances qui empêchaient l’exercice normal de l’intelligence.
Pour ceux qui prendraient cette chronique en marche, rappelons brièvement la méthode que nous pratiquons ici depuis 23 semaines. Les auteurs hébreux n’ont pas du tout cherché à rédiger un traité scientifique en mettant la Bible par écrit. Il n’y a aucune ambiguïté à ce sujet étant donné qu’il y a 2 500 ans, le mot sciences n’existait pas, et le concept de sciences expérimentales non plus. Cependant nous pouvons constater que ces auteurs ont posé des affirmations sur des éléments de la vie quotidienne, comme le soleil et la lune, l’Univers entier, les êtres vivants, l’Homme et la Femme etc.
Or, chaque civilisation, chaque culture, en a fait autant. Chaque groupe humain a posé des affirmations sur sa manière de comprendre le monde, la présence d’êtres humains, le sens la vie, pourquoi la souffrance et la mort…
La grande nouveauté, c’est qu’aujourd’hui, un certain nombre de ces affirmations (qui n’ont pas de prétentions « scientifiques ») sont devenues pour la première fois vérifiables par l’outil des sciences expérimentales.
Pour un certain nombre de ces affirmations relevant du domaine de la biologie, de la physique, de la chimie ou de l’astrophysique, il est donc devenu possible de vérifier si telle opinion énoncée autrefois était vraie ou fausse. Car depuis l’Antiquité nous assistons à des débats et des conflits d’interprétations entre les plus grands philosophes et penseurs. Ces débats et conflits concernent en particulier trois grands domaines : cosmologie, biologie et anthropologie.
Or ces trois domaines commencent à être vérifiables. Aussi nous donneront-il accès au domaine invérifiable : y a-t-il un Créateur, plusieurs ou pas du tout ? Ces questions sont toujours liées par une cohérence interne. Si on se lance dans cette enquête, il s’agit d’être particulièrement attentifs et de prendre soin de bien distinguer les niveaux : physique et métaphysique. Le mélange de ces domaines est souvent une astuce permettant des impostures intellectuelles.
Prenons un exemple : la planète terre est-elle éternelle ou non ?
Chaque penseur ou religieux pouvait poser son affirmation à ce sujet, (on ne s’est pas privé de dire tout ce qu’on voulait !) c’est seulement au début du XX° siècle que nous avons eu la réponse définitive. Le Terre a eu un commencement, il y a environ 4,5 milliards d’années. Cette information irréversible mettait donc fin à des débats et nous libérait de fausses croyances concernant une Terre éternelle ou une Terre connaissant des cycles éternels de destruction et de renaissance, de ses propres cendres…
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la réponse à une question libérait l’intelligence et lui permettait de penser dans la bonne direction. Et cette information libératrice ouvrait les fenêtres à d’autres questions : puisque la Terre n’a pas toujours existé, alors la vie sur Terre n’a pas pu toujours exister : il a bien fallu envisager un commencement de la vie sur Terre.
Ceci allait contre des pans entiers de la philosophie grecque qui avaient tendance à partager le point de vue d’Empédocle : « La vie est éternelle, elle se manifeste au plan des apparences, elle «émerge » comme aime à le dire Empédocle, dès que les conditions sont favorables… » D’où le terme d’émergence qui est revenu à la mode depuis quelques années dans le vocabulaire des astrophysiciens de confession philosophie matérialiste ou Spinoziste.
Ce terme correspond à une représentation du monde particulière, celle d’Empédocle et de Parménide, les pères fondateurs de grands fleuves de philosophies qu’il ne faudra pas manquer d’analyser pour vérifier si elles sont encore compatibles avec le réel !
Entendons-nous bien : les auteurs bibliques ne se sont pas contentés de nous dire « pourquoi le monde est là », en laissant les sciences nous dire le « comment le monde est là ». Car toutes les philosophies et traditions religieuses en font autant.
La question est de savoir, en tenant compte de ce que nous savons de l’Univers réel, si une de ces représentations du monde est encore compatible avec ce réel découvert par les outils de la connaissance expérimentale.
Par exemple une philosophie que serait fondée sur l’affirmation que le soleil n’a pas de commencement ni de fin, est une philosophie devenue impensable depuis que nous savons avec certitude que le soleil n’est pas éternel. En revanche, une représentation du monde envisageant le soleil comme provisoire, reste compatible avec le réel tel que l’astrophysique apprend à le lire… Justement, pour les Hébreux bibliques, le soleil est un « lampadaire » car il a eu un commencement et il aura une fin.
Comment ont-ils eu le courage d’oser affirmer une telle originalité au milieu de civilisations plus puissantes et mieux armées qui étaient convaincues du contraire ? Et qui ne se sont pas privées de reprocher cette audace aux Hébreux. Comment les prophètes ont-ils eu raison sur ce point précis, plus de 2 000 ans avant les sciences astrophysiques ? Il faudra leur demander… Ce que nous ferons.
La semaine prochaine nous commenceront à analyser les grands courants à partir de la question du Néant, attachez vos ceintures…