« La miséricorde, l’indulgence, la remise des dettes n’est pas seulement quelque chose de dévotionnel (…), c’est la prophétie d’un monde nouveau », déclare le pape François.
Le pape François a poursuivi, ce samedi 5 juillet, sa visite dans la province italienne du Molise, en se rendant dans la ville d’Isernia, ville natale du saint pape Célestin V. Celui-ci a été élu pape précisément le 5 juillet 1294, il y a 720 ans jour pour jour. Quelque 200 000 personens ont accueilli le pape à Isernia.
Il a ensuite démissionné le 13 décembre de la même année, et il a été canonisé en1313.
Après avoir rendu visite aux prisonniers, le pape a rencontré et il a béni les malades en la cathédrale. Il y a déposé des fleurs blanches sous l’icône de la Vierge Marie « des Lumières », devant laquelle il s’est recueilli.
Le réalisme de la miséricorde
Le pape François a ensuite été accueilli par l’évêque et il a ouvert l’année jubilaire de saint Célestin V (1209/10-1296), sous le signe de la miséricorde : « La miséricorde, l’indulgence, la remise des dettes n’est pas seulement quelque chose de dévotionnel, d’intime, un palliatif spirituel. Non, c’est la prophétie d’un monde nouveau où les biens de la terre et du travail soient distribués avec équité et où personne ne soit privé du nécessaire, parce que la solidarité et le partage sont la conséquence concrète de la fraternité. »
Il a expliqué « le sens très actuel de l’Année jubilaire célestine (..) au cours de laquelle sera ouverte à tous la porte de la Miséricorde divine » : « Ce n’est pas une fuite, ce n’est pas une évasion de la réalité ni de ses problèmes, c’est une réponse qui vient de l’Evangile : l’amour comme force de purification des consciences, force d’un renouveau des rapports sociaux, force pour projeter une économie différente, qui mette au centre la personne, le travail, la famille, plutôt que l’argent et le profit. »
Il a indiqué le « leitmotiv » de l’Année Célestin V: « se convertir et faire des oeuvres de miséricorde ».
Le pape a aussi béni une statue en bronze de saint Jean l’Evangéliste, destinée au diocèse de Smirne, en Turquie, et une couronne destinée à la Vierge de la Paix du sanctuaire diocésain de Fragnete.
Avant l’allocution du pape, et après celle de l’évêque, trois jeunes du diocèse ont lu le récit des œuvres de miséricorde du saint moine devenu pape et redevenu moine et l’histoire de son élection.
Indulgence plénière
Avant la bénédiction finale, vers 18h15, le pape et la foule ont prié le Notre Père. Avec la bénédiction, le pape a donén l’indulgence plénière. Puis il a ajouté : « Et, s »il vous plaît, priez pour moi ! » tandis que les jeunes scandaient son nom : « Fran-ces-co ! Fran-ces-co ! » avant de chanter : « Saint-Père, merci ! »
Le pape a encore serré les mains et béni les enfants avant de quitter Isernia pour rentrer au Vatican en hélicoptère.
Benoît XVI avait en quelque sorte réhabilité saint Célestin V, placé en enfer par Dante dans la Divine comédie parce qu’il avait renoncé à la charge de successeur de Pierre. Il s’est rendu auprès de sa tombe à L’Aquila, en 2009, et à Sulmona, pour le VIIIe centenaire de sa naissance, en 2010.