Les religions et les organisations confessionnelles « sont de puissants agents » de la réalisation du développement durable, affirme le Saint-Siège à la tribune de l’ONU.
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, est intervenu devant l’Assemblée générale, lors de l’événement spécial « Harmonie interconfessionnelle mondiale : un partenariat multireligieux pour le développement durable », le 6 février 2015.
La contribution unique des religions
L’archevêque a longuement souligné « la contribution unique des religions et organisations religieuses dans la vie des communautés et de la société dans son ensemble » : en effet, « leur raison d’être est de servir la personne humaine dans son intégralité ».
Aussi les religions « travaillent pour protéger la vie et réhabiliter les faibles et les opprimés ; elles aident les populations à développer leurs ressources naturelles de façon responsable et à les protéger de l’exploitation ; elles combattent la pauvreté sous toutes ses formes ».
« Elles n’ont pas peur, même au prix de grands sacrifices, de se battre pour la justice et de sensibiliser les puissants et les riches sur la destination universelle des biens de ce monde », a insisté Mgr Auza.
« Négociatrices impartiales dans la résolution des conflits », les religions présentent le double intérêt d’être « localement enracinées » et d’être « en réseau universel », a-t-il ajouté.
Et si leur travail n’est pas « parfait », cependant « les religions et les organisations confessionnelles sont des partenaires pour le développement durable, et seront de puissants agents de la réalisation des objectifs de développement durable post-2015 », a affirmé l’archevêque.
A tel point « qu’aucun effort sérieux pour atteindre les objectifs de développement durable ne connaîtra de succès durable si les religions et les organisations confessionnelles ne participent pas activement à la discussion et à l’application des politiques ».
Non à la marginalisation des religions
Mais dans cette mission, les organisations confessionnelles peuvent « déranger », a-t-il fait observer en évoquant notamment « la lutte pour la protection des ressources naturelles, comme les forêts et les terres du patrimoine des populations autochtones ».
Mgr Auza a fait mémoire de « milliers de personnes dont le combat pour la justice et la dignité a été profondément motivé par leur foi religieuse et leur croyance en la dignité inhérente à chaque personne humaine » : « Nous leur devons respect et gratitude. Nous devons poursuivre leur lutte. »
Le Saint-Siège a condamné « les cas de marginalisation » ou de « restrictions », quand ce n’est pas « une persécution ouverte », à l’encontre des religions et des organisations religieuses : ces cas « constituent une violation des droits humains fondamentaux ».
Il a condamné aussi « ceux qui utilisent la religion comme justification pour violer les droits de l’homme et commettre des violences », rappelant que l’« intolérance et les violences religieuses continuent dans certaines régions et nations alors même que nous parlons ».
Avec ses plus de 200 000 écoles, ses quelque 40 000 établissements de soins dans le monde, son « vaste réseau d’agences humanitaires et de développement », l’Église catholique « continue à répondre aux catastrophes et à promouvoir le développement durable », indépendamment « de la race, la religion et de l’origine nationale ou ethnique », a affirmé Mgr Auza.
L’archevêque a conclu en exprimant le « respect profond et durable » du Saint-Siège « pour les autres religions » : « il ne rejette rien de ce qui est vrai, noble et saint dans ces religions. Il attend la même chose de leur part », afin de pouvoir ensemble « bâtir des relations solides, pour le plus grand bien de toute l’humanité ».