Un voyage du pape François à Kiev « serait certainement une présence emblématique très importante », déclare Mgr Visvaldas Kulbokas, nonce apostolique en Ukraine, qui souligne cependant un certain nombre de questions liées entre autres à « la logistique et à la sécurité ».
Dans une interview publiée ce mardi 5 avril 2022 par le quotidien italien Il Messaggero, Mgr Visvaldas Kulbokas, nonce apostolique en Ukraine, évoque la possibilité d’un voyage du pape en Ukraine. Dans les conditions actuelles, estime-t-il, « ce serait un voyage pontifical atypique, pas vraiment un voyage apostolique permettant de rencontrer les gens ».
Mais, poursuit le nonce, « je peux imaginer quelques moments prophétiques de proximité avec le peuple qui souffre, peut-être la messe dans la cathédrale ou encore une rencontre avec le Conseil des Eglises, organisme qui est vraiment très uni en ce moment ».
Mgr Kubolkas souligne une première difficulté liée à la fatigue du voyage : traverser la Pologne par voie de terre, puis rejoindre Lviv, et enfin Kiev, explique-t-il, serait « objectivement fatiguant ».
Mais le cœur de la question, c’est la sécurité. S’il est possible d’imaginer « un minimum de déplacements, sans suite et sans événements de foule », note-t-il, « pour le moment, ce serait irréaliste et extrêmement risqué d’envisager des déplacements avec des événements publics, ou même avec des journalistes ».
Enfin, le nonce apostolique évoque « d’autres questions liées aux relations avec Moscou » qui, suppose-t-il, « ne soutient pas un tel projet ». Mais ajoute aussitôt le diplomate, qui se défend d’avoir une vision globale, « c’est à Rome d’évaluer l’ensemble de la situation ».
A Kiev, raconte l’archevêque lituanien, « ces deux derniers jours, nous n’avons entendu aucun missile », nous n’avons pas eu à rejoindre les refuges ». A la nonciature, il n’existe pas vraiment de refuge, mais une « cave » servant d’abri : « Nous nous protégeons avec les sœurs et nos collaborateurs, notre petite famille ». Personne, à la nonciature, n’a voulu quitter le siège. Et il semble que, seuls, deux ambassadeurs résidents soient restés à Kiev : le nonce apostolique et l’ambassadeur de Pologne.
« La guerre a un visage féroce », conclut l’ambassadeur du Saint-Siège en évoquant les récentes découvertes de « civils morts dans les rues ». Il invite à prier avec insistance : « Prier, prier, prier. Cette fois-ci, nous avons vraiment besoin de l’aide de Dieu ».