Le Saint-Siège réaffirme que l’éducation est un outil important pour vaincre l’antisémitisme et la discrimination : « Seule une approche pédagogique adéquate permettra de lutter efficacement et durablement contre l’antisémitisme et la discrimination », a déclaré Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et auprès des autres organisations internationales à Vienne.
« L’ignorance, les préjugés et les stéréotypes contribuent à l’antisémitisme dans nos sociétés ; l’éducation peut constituer un rempart contre eux », a-t-il souligné en intervenant à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme dans la région de l’OSCE, les 7-8 février 2022, à Varsovie, en Pologne.
Mgr Urbanczyk a affirmé que « l’éducation, en particulier à l’école, qui s’attaque aux racines du phénomène, joue un rôle important dans la promotion de la liberté religieuse et de la non-discrimination ». Il est important, a-t-il ajouté, « que les écoles permettent à chaque élève de professer et de pratiquer ses propres croyances ». « La connaissance de la religion de l’autre réduira les malentendus et les stéréotypes nuisibles », a-t-il noté.
Combattre l’antisémitisme dans l’espace de l’OSCE
Mgr Urbanczyk a rappelé qu’« aucun pays de la région de l’OSCE n’est à l’abri de l’antisémitisme » et qu’« aujourd’hui, les Juifs et les communautés juives sont victimes de menaces et d’attaques violentes pouvant même entraîner des meurtres ». « Le point de départ de la lutte contre l’antisémitisme doit être la reconnaissance qu’il existe parmi nous et nous concerne tous », a-t-il noté.
Le représentant permanent du Saint-Siège a souligné qu’une « attitude antisémite a été exacerbée pendant la crise pandémique actuelle par la diffusion, notamment en ligne, des théories du complot et la banalisation de l’Holocauste ». Les jeunes ont été « particulièrement exposés à des contenus radicalisés et extrémistes ».
Le Saint-Siège « est convaincu que l’OSCE, grâce à son approche globale, est capable de combattre l’antisémitisme ». Les États participants de l’OSCE « ont le devoir commun non seulement de garantir la protection des communautés juives (ainsi que de toutes les communautés religieuses) contre les attaques, mais aussi d’empêcher ex ante que ces crimes soient perpétrés, et non seulement de les punir ex post », a affirmé Mgr Urbanczyk.
Lutter contre l’antisémitisme en ligne
Le discours antisémite « existait bien avant l’ère numérique, a rappelé le représentant permanent du Saint-Siège, mais Internet et surtout l’utilisation généralisée des réseaux sociaux ont conduit à un changement fondamental de paradigme ».
L’antisémitisme sur les réseaux sociaux, et sur Internet en général, peut « conduire à la violence », a-t-il souligné.
Le Saint-Siège « a souvent réaffirmé que la liberté d’expression, comme tout droit de l’homme, s’accompagne de responsabilités qui ne peuvent être ignorées ».
Mgr Urbanczyk a cité le message du pape François pour la Journée mondiale des communications sociales 2021 ou il a dit: « Le risque de diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux est devenu évident pour tout le monde. […]. Nous sommes tous responsables des communications que nous faisons, des informations que nous partageons, du contrôle que nous pouvons exercer sur les fake news en les exposant. »
Dans ce contexte, a souligné le représentant permanent du Saint-Siège, « une attention particulière devrait être accordée au rôle des fournisseurs de services Internet et des services de réseaux sociaux ». Les « codes de conduite » peuvent jouer « un rôle utile », a-t-il noté, « à condition qu’ils soient sérieusement intentionnés » et « prévoient des sanctions appropriées en cas de violation ». Parfois, « les circonstances peuvent …nécessiter l’intervention de l’État », a dit Mgr Urbanczyk.