4th Meeting of bishops and delegates in charge of relationships with Muslims in Europe

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Europe : lutter contre la radicalisation en donnant sens à la vie

Réflexions du cardinal Tauran en marge de la 4ème Rencontre des évêques et délégués pour les rapports avec les musulmans en Europe.

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Pour lutter contre la radicalisation des jeunes, il faut éduquer mais aussi « redonner sens à la vie personnelle et à la vie en société », estime le cardinal Jean Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Il évoque au micro de Radio Vatican la 4ème Rencontre des évêques et délégués pour les rapports avec les musulmans en Europe qui a eu lieu en Suisse, du 13 au 15 mai 2015.

La radicalisation, expression d’une frustration

« On était tous d’accord pour reconnaître que depuis deux ans, depuis notre dernière réunion de Londres, la situation avait changé et surtout était conditionnée par ce qu’il se passe au Moyen-Orient, en particulier avec daesh », explique-t-il.

« Nous avons constaté une radicalisation des musulmans et surtout des jeunes… tout le monde était d’accord pour reconnaître la surprise que représente l’apparition de djihadistes nés en Europe, séduits par daesh », ajoute le cardinal qui voit dans ce fait de société « l’expression d’une frustration, d’un manque de projet : ces jeunes sont attirés par l’argent que leur donne l’organisation mais aussi par une espèce de ‘motivation pour vivre’ ».

Pour y répondre, il faut donc « redonner sens à la vie personnelle et à la vie en société » : « Il faut redonner de l’espoir et du sens à la vie de nos concitoyens, c’est une ambition que nous partageons tous. »

La clé pour surmonter la crise : l’école et l’université

« Le terrorisme ne vaincra pas mais les effets du terrorisme dureront longtemps », poursuit le cardinal qui fait part de son espérance grâce aux personnes qui « sont capables de mourir pour leur foi, capables d’être témoins de la vérité » et grâce au « dialogue de la vie qui se réalise » au quotidien.

En outre, constate-t-il, « on voit de plus en plus de jeunes musulmans, en particulier ceux qui ont accès à la culture, à l’université, se poser le problème de la critique historique ».

Pour le cardinal « la clé pour surmonter la crise c’est l’école et l’université », en particulier « l’enseignement de l’histoire ». D’ailleurs, affirme-t-il, le monde musulman « a une grande appréciation pour ce que nous faisons au niveau de l’enseignement, de l’école, de l’université ».

Pour lutter contre l’extrémisme, « l’Église peut apporter la parole de Jésus, la parole de la charité, la fraternité ; on ne peut pas être chrétien et rester dans son église… nous avons cette grâce de vivre la diversité dans l’unité, c’est cela qu’il faut mettre à la portée de tous. Il faut savoir se regarder, s’écouter, essayer de bâtir ensemble une terre où la différence signifie la richesse ».

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ZENIT Staff

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