Le développement durable est compatible avec l’entreprise, affirme le cardinal Turkson qui participait à la présentation du rapport de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, hier, 20 mai 2015.
L’événement a eu lieu dans le cadre du Congrès « La nouvelle économie du climat. Comment la croissance économique et le développement durable peuvent aller de pair » organisé à l’Université pontificale romaine de la Sainte-Croix sous le patronage du Conseil pontifical Justice et Paix et de l’ambassade des Pays-Bas près le Saint-Siège.
Pour lutter contre l’exploitation des ressources et les effets nocifs du changement climatique, le rapport prévoit un investissement mondial de 90,000 milliards de dollars en 15 ans, dans trois secteurs clés : les villes, l’énergie et une meilleure utilisation du sol, rapporte l’édition italienne de Radio Vatican.
Durant la rencontre, le cardinal Peter Turkson, président du dicastère, a plaidé pour « une conversion écologique », qui est « une conversion de la manière dont nous nous comportons à l’égard de la création, de l’environnement… une conversion du cœur de la personne dans sa relation avec l’environnement », en se souvenant que « la vie des hommes dépend de l’environnement », a-t-il expliqué.
Le cardinal a répondu à l’un des obstacles au développement de politiques durables, à savoir la crainte de voir la croissance économique ralentir : une conséquence évitable avec un « bon travail », qui respecte la dignité des travailleurs, une « bonne richesse », qui soit redistribuée équitablement et de « bons produits » utiles à l’humanité, a-t-il affirmé.
Il s’agit d’« encourager le monde de l’entreprise » en montrant « que cette affaire de changement climatique ne signifiera pas la fin de l’entreprise » : « l’entreprise est destinée à la production » à condition « que ses produits soient bons et répondent aux besoins des personnes, aux exigences des personnes et non au profit ».
Pour le cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington, « il faut regarder l’environnement comme quelque chose qui inclut le développement humain. Il ne s’agit pas seulement de la protection de la Terre, de l’eau, du ciel et de l’air, mais aussi du développement humain et une écologie humaine durable comporte ces deux aspects ».
Felipe Calderon, ex-président du Mexique et président de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, a salué l’encyclique du pape François comme un élément décisif pour sensibiliser les leaders mondiaux sur les thèmes environnementaux : « Les deux grands thèmes qui menacent le bien-être de l’humanité du futur sont l’écart entre riches et pauvres et entre l’homme et la nature. Et le pape contribue de façon puissante à combler ces deux écarts », a-t-il souligné.