Christina Inogés-Sanz © capture Zenit / Vatican Media

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Synode 2021-2023 : témoignage de Christina Inogés-Sanz (Espagne)

« Il est bon et sain de corriger ses erreurs, de demander pardon et d’apprendre à être humble »

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« Il est bon et sain de corriger ses erreurs, de demander pardon pour les méfaits commis et d’apprendre à être humble. Nous connaîtrons certainement des moments de douleur, mais la douleur fait partie de l’amour. Et nous pleurons pour l’Église parce que nous l’aimons », fait observer Christina Inogés-Sanz (Espagne), dans ce témoignage donné lors de la session inaugurale pour le synode 2021-2023 sur la synodalité.

Voici la traduction officielle de ce témoignage donné en espagnol.

AB

Témoignage de Christina Inogés-Sanz (Espagne)

 

Nous entamons un processus spirituel, qui est celui de la synodalité, et nous le faisons avec espérance, décision et soif de conversion pour apprendre à vivre, réellement et humblement, que les meilleures positions dans l’Église ne sont pas celles qui sont exclusives et celles qui séparent, mais celles qui, à travers le service, conduisent au pardon, à la réconciliation et à la rencontre.

Nous sommes des voyageurs blessés, pleins d’espérance, de confiance et d’amour dans le Dieu qui ne nous abandonne pas et ajuste son allure à la nôtre, au rythme de l’accueil, du pardon et de la grâce.

Nous nous tenons devant toi, notre Dieu, comme une Église blessée, profondément blessée. Nous avons fait beaucoup de mal à de nombreuses personnes, et nous nous sommes fait du mal à nous-mêmes. Pendant des siècles, nous nous sommes davantage appuyés sur notre ego que sur ta Parole. Nous avons oublié depuis longtemps que, chaque fois que nous ne te laissons pas marcher à nos côtés, nous sommes incapables de garder le bon cap.

Nous ne devons pas avoir peur de reconnaître les erreurs que nous avons commises. Pierre, sur lequel tu as dit que tu bâtirais l’Église, n’a pas bien commencé sa mission. Il t’a renié trois fois ; puis il est allé au tombeau, l’a vu vide, est revenu avec les autres, mais n’a pas annoncé ta résurrection. Ce qui était le fruit de la peur qu’il ressentait à l’époque s’est transformé en détermination, en force et en foi pour accomplir le mandat que tu lui avais confié lorsqu’il a reçu la puissance du Saint-Esprit.

Il est bon et sain de corriger ses erreurs, de demander pardon pour les méfaits commis et d’apprendre à être humble. Nous connaîtrons certainement des moments de douleur, mais la douleur fait partie de l’amour. Et nous pleurons pour l’Église parce que nous l’aimons.

En de nombreuses occasions, la fidélité exige un changement. La fidélité au mandat missionnaire reçu de Jésus lui-même, la fidélité à notre Église, exige que nous fassions l’expérience du changement, et ce changement peut être une révolution. À cet égard, il convient de rappeler les paroles du théologien orthodoxe Olivier Clément, lorsqu’il a déclaré : « Au cours de l’histoire, les révolutions qui ont été les plus créatives sont celles qui sont nées de la transformation du cœur ».

Nous sommes appelés à cette transformation du cœur dans ce Synode. Tout le Peuple de Dieu est appelé, pour la première fois, à participer à un Synode des Évêques. Tous ceux qu’un jour nous n’avons pas su écouter, qui sont partis et dont nous n’avons pas senti le manque, sont également invités à nous faire parvenir leurs voix, leurs réflexions, leurs préoccupations et leurs douleurs. Apprenez-nous à être de meilleurs chrétiens ! Apprenez-nous à retrouver l’essence de la communauté chrétienne, qui est communion et non exclusion !

Vivre pleinement l’expérience du Christ ressuscité, ce à quoi nous invite le texte de l’Apocalypse, nous amènera à voir la diversité de l’Église, la diversité dans l’Église, comme la grande richesse qu’elle est.

Des dons, des charismes, des ministères, des façons de parler, des rites au service de tous pour que notre Église s’identifie à la manière d’être de Jésus de Nazareth.

Ce même Jésus qui ne nous a pas laissé de règles ou de structures sur la façon d’être Église, nous a laissé un mode de vie avec lequel construire cette Église appelée à être un refuge sûr pour tous, un lieu de rencontre et de dialogue interculturel, un espace de créativité théologique et pastorale pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés. En bref, être l’Église-Foyer à laquelle nous aspirons tous.

Croire en celui qui est le premier et le dernier, en celui qui est mort et, surtout, en celui qui est ressuscité, parce que parfois nous oublions que nous croyons en quelqu’un qui est vivant. Vivant ! Et il marche à nos côtés pour apprendre de Lui et avec Lui à être serviteurs les uns des autres, parce que service et synodalité vont de pair. Servir, pour être en communion dans l’être ; la synodalité, pour être en communion dans la marche ensemble. Communion, en somme, pour agir ensemble selon ce que l’Esprit nous dit, nous indique et nous suggère.

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Rédaction

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