Le pape François a fait une petite recommandation pour ne pas tirer les phrases de leur contexte, sur le vol Asuncion-Rome (12-13 juillet 2015).
Le pape François répondait à une question du journaliste équatorien Fredy Paredes (Teleamazonas), sur la situation de l’Equateur. Il estimait que l’on essayait d’instrumentaliser la présence du pape François, alors que la visite papale avait été précédée par des manifestations contre le gouvernement. Il a cité cette phrase du pape François: “Le peuple de l’Equateur s’est mis debout avec dignité”. Le journaliste a demandé au pape à quoi il se référait par cette phrase, en ajoutant: “Vous sympathisez avec le projet politique du président Correa? Vous croyez que les recommandations générales que vous avez données lors de votre visite en Equateur, pour stimuler le développement, le dialogue, la construction de la démocratie, et à ne pas continuer avec la politique du rebut, comme vous l’appelez?”
Le pape François répond tout d’abord sur la situation du pays: “Evidemment je le sais, s’il y a des problèmes politiques ou des grèves. Je ne connais pas toutes les subtilités de la politique en Equateur et ce serait stupide de ma part de donner une opinion. Ensuite, on m’a dit qu’il y avait eu comme une parenthèse durant ma visite, ce dont je suis reconnaissant, parce que c’est le geste d’un peuple debout, de respecter la visite du pape. J’en suis reconnaissant et je l’apprécie. Maintenant si les choses reviennent, évidemment, les problèmes et les discussions politiques s’ensuivent. Je respecte la phrase que vous avez dite : je me réfère à la plus grande conscience du peuple équatorien prend de sa valeur. Il y a eu une guerre de frontière avec le Pérou il y a peu. Il y a des histoires de guerre. Ensuite, une plus grande conscience de la variété de la richesse ethnique de l’Equateur. Cela donne de la dignité. L’Equateur n’est pas un pays du rebut, c’est-à-dire qu’il se réfère à tout le peuple et à toute la dignité de ce peuple, qui, après une guerre de frontière, s’est remis debout et a pris toujours plus conscience de sa dignité et de la richesse de l’unité qu’il a dans la variété. C’est-à-dire que l’on ne peut pas attribuer à une situation concrète. Parce que cette même phrase – selon des commentaires, je ne l’ai pas vu – a été instrumentalisée pour expliquer les deux situations : que le gouvernement a mis l’Equateur debout et que les opposants ou gouvernement se sont mis debout. Une phrase que l’on peut instrumentaliser et je pense qu’il faut être très prudents à ce sujet. Et je vous remercie de la question parce que c’est une façon d’être prudent. Vous donnez l’exemple de la prudence. »
Puis le pape répond sur « l’herméneutique d’un texte », et sur la façon d’interpréter des propos en les tirant de leur contexte : « Si vous me le permettez (cela comme vous ne me l’avez pas demandé, ce sont cinq minutes de plus que je vous donne si besoin). Dans votre travail l’herméneutique d’un texte est très importante. Un texte ne peut pas être interprété par une phrase. L’herméneutique doit considérer route le contexte. Il y a des phrases qui sont précisément la clef de l’herméneutique et il y a des phrases qui ne le sont pas, qui sont dites en passant, ou « plastiques ». Par conséquent, il faut voir tout le contexte, voir la situation, y compris l’histoire. Voir l’histoire de ce moment ou si nous sommes en train de parler du passé, interpréter un fait du passé avec l’herméneutique de notre époque. Par exemple, les croisades. On interprète les croisades avec l’herméneutique de la manière de penser de l’époque. Telle est la clef pour interpréter un discours, n’importe quel texte, avec une herméneutique totalisante, qui ne soit pas isolée. Je le dis pour vous aider. Merci beaucoup. Maintenant passons au guarani. »