La chaleur tropicale de Rome fait grimper le nombre des pauvres qui utilisent les douches mises à leur disposition par l’aumônerie pontificale Place Saint-Pierre.
Le travail de l’aumônerie pontificale se poursuivra à plein régime pendant tout l’été, a annoncé à Radio Vatican Mgr Konrad Krajewski, aumônier du pape François.
Selon Mgr Krajewski, « le nombre des pauvres a augmenté avec cette chaleur », il faut donc davantage de bénévoles pour se joindre aux sœurs de Mère Teresa et aux Gardes suisses déjà présents.
Les douches sont ouvertes tous les jours de 7 heures à 18 heures, à l’exception du mercredi où l’ouverture est repoussée à 13 heures, pour faciliter l’audience générale du pape, et du dimanche où elles sont fermées pendant deux heures autour du moment de l’angélus.
« Nous sortons tous les soirs, a expliqué l’aumônier du pape, parce qu’en été, beaucoup de cantines ne garantissent plus leur service et nous allons aux gares de Termini ou Tiburtina apporter des provisions que nous achetons grâces aux offrandes récoltées pour les parchemins » attestant les bénédictions pontificales.
L’équipe de Mgr Krajewski est aussi disponible pour les urgences, comme cela s’est produit récemment avec les Érythréens dans le quartier de la banlieue sud La Romanina.
Amanuel Toshome, un jeune Eritréen est en effet mort de faim, en silence dans un centre commercial de ce quartier de Rome. Il fait partie de ces immigrés désespérés qui ont fui la violence de leur pays, traversé le désert de Libye, affronté la traversée de la méditerranée pour rejoindre les côtes de l’Italie, puis Rome, par le train.
Des centaines de désespérés qui ont fui la violence se sont refugiés dans l’ancien siège de l’université, non loin du centre commercial : ils viennent d’Erythrée, du Soudan, d’Ethiopie, de Libye, de Somalie.
Un jeune érythréen de 26 ans, Marcus, a témoigné dans le quotidien Il Messaggero : « La nuit je fais encore des cauchemars. Le sang de la guerre dans mon pays, les cadavres dans les rues, la peur. Et ce vagues tellement ahutes qui nous ont conduits jusqu’à Lampedusa où j’ai réussi à arriver avec mon frère. »
Pas d’eau, pas d’électricité, pas de toilettes. Pour survivre « on s’arrange », dit-il : « Ce n’est pas facile de vivre comme cela. Mais nous venons de pays en guerre et nous sommes habitués à lutter pour survivre ; Je me lève à 4 heures pour aller travailler comme maçon et je reviens vers 6 heures du soir. Je dois penser à mon frère qui est plus petit. »
Au Vatican, le dernier projet, le nouveau dortoir pour les sans-abris de la rue des Pénitenciers est prêt, non loin de l’église Santo Spirito in Sassia.
Traduction de Constance Roques