« En tant que chrétiens, nous avons un devoir d’hospitalité », a déclaré Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Office des Nations unies à Genève. Il est intervenu au 36e meeting de Rimini avec un discours dont un des thèmes centraux était le drame de la migration, rapporte Radio Vatican.
« L’accueil est une responsabilité envers les besoins du reste de la famille humaine », a affirmé Mgr Tomasi à l’antenne de Radio Vatican. Cependant, « le bien commun exige également que nous gardions un équilibre », a-t-il dit. Et pour cela, il faut « attaquer » le problème « à ses racines » et « voir les raisons pour lesquelles ces personnes se déplacent ». « Nous sommes responsables d’une certaine façon de ce mouvement », estime l’observateur permanent du Saint-Siège.
« Il y a une volonté politique qui continue à maintenir les inégalités entre les pays, ce qui cause des problèmes et pousse les gens à chercher ailleurs des solutions, soit parce que leurs droits humains sont violés, soit parce que la guerre ne permet pas de vivre une vie normale », explique Mgr Tomasi. L’économie est un autre aspect du problème : « les grandes multinationales » qui « travaillent au profit des pays les plus forts » le font toujours au détriment des « pays économiquement faibles ».
La migration soulève le problème « des valeurs fondamentales qui doivent être acceptées », a souligné Mgr Tomasi. « Parmi ces valeurs fondamentales est le respect du pluralisme dans la société, la séparation entre la politique et la religion, l’acceptation d’un processus démocratique normal, de sorte que la coexistence pacifique soit possible ».
Un autre problème important est le droit de chaque personne à conserver son identité. « Je pense en particulier à l’identité chrétienne », a souligné Mgr Tomasi. « Les chrétiens sont le groupe religieux le plus persécuté dans le monde, a-t-il dit. L’Occident est indifférent à la souffrance des chrétiens. Il y a des expressions de sympathie, mais au-delà de la voix du pape François, qui rappelle le devoir de solidarité avec nos frères persécutés, du point de vue de la grande politique mondiale où la religion est mise de côté, cela n’a pas d’importance. Comme si les droits humains des chrétiens n’avaient pas la même valeur que les droits humains d’autres personnes. »