Le pape François prie la Vierge del Cobre de Santiago de Cuba comme « Mère de la réconciliation ».
Après avoir quitté en avion la ville d’Holguin, le pape François s’est rendu, lundi soir, 21 septembre, avec les évêques cubains, au sanctuaire de la Vierge de la Charité del Cobre, à une trentaine de kilomètres de Santiago, dans le sud-est de l’île.
Le sanctuaire abrite la statue d’une Vierge à l’Enfant portant le globe, aujourd’hui revêtue d’un voile et d’une robe rebrodés d’or. Le pape a allumé le Cierge de la Vierge del Cobre et il a prononcé deux prières, une prière habituelle du sanctuaire et une prière composée par Benoît XVI.
Le pape s’est recueilli pendant quelques minutes, assis. Puis il a prié à haute voix debout au pied de la statue de la Vierge de la Charité, « confiant à Marie l’avenir de Cuba et de son peuple », en disant : « Vierge de la Charité del Cobre, Patronne de Cuba, tu es venue visiter notre peuple et tu as voulu rester avec nous, comme notre Mère et Souveraine de Cuba, pendant son chemin dans l’histoire. Ton nom et ton image sont sculptés dans l’esprit et dans le cœur de tous les Cubains, à l’intérieur et à l’extérieur de leur patrie, comme un signe d’espérance et le centre de la communion fraternelle. »
Le pape a demandé à Marie de protéger les familles, les jeunes et les enfants, et de consoler ceux qui souffrent. Et il a prié pour Cuba en disant : « Mère de la réconciliation, rassemble ton peuple dispersé dans le monde. Fais de la nation cubaine une maison de frères et sœurs pour que ce peuple ouvre grand son esprit, son cœur et sa vie au Christ, unique Sauveur et Rédempteur. »
C’est parce que la Vierge del Cobre est dite « de la Charité » que le 26 mars 2012, Benoît XVI avait dit venir à Cuba en « pèlerin de la Charité ». C’était le 400e anniversaire de la découverte de l’image de la Vierge Marie, flottant sur la mer, par trois pêcheurs qui la portèrent sur la terre ferme.
C’étaient deux Indios, Juan et Rodrigo Hoyos, et un esclave d’origine africaine, Juan Moreno.
L’image en bois flottait sur les eaux de la baie de Nipe, au nord-est de l’archipel, avec cette inscription : « Je suis la Vierge de la Charité ».
L’image fut transférée à la mine de cuivre de « El Cobre » – le cuivre, justement – et c’est là que fut édifié le premier sanctuaire en 1684.
La Vierge est appelée « Mambisa » parce que les Mambises étaient les combattants de la liberté.
En effet, le sanctuaire est lié aux étapes de l’histoire de Cuba. C’est là que fut lu, en 1801, le « Manifeste pour la liberté des esclaves des mines de El Cobre », grâce à l’engagement en faveur des esclaves mené par l’aumônier du sanctuaire, le P. Alejandro Escanio.
En 1868, un héraut de l’abolition de l’esclavage et de l’indépendance se rendit en pèlerinage au sanctuaire pour prier pour la liberté de Cuba. Le 12 juillet 1898, une messe d’action de grâce fut célébrée pour l’indépendance de l’île.
Le pape Benoît XV proclama la « Vierge de la Charité » sainte patronne de Cuba, en 1916 et en 1927, le 8 septembre, on inaugura le sanctuaire actuel. Et c’est le 10 mai 1936 que la Vierge de El Cobre fut couronnée.
Déjà, en 1952, comme en cette année jubilaire, la Vierge fut portée en pèlerinage dans toute l’île. En 1959, lors du Congrès national catholique, l’image de la Vierge fut présente à la messe place de la Révolution.
C’est Paul VI qui, en 1977, accorda au sanctuaire le titre de « basilique mineure ».
Avec Constance Roques
