L’archevêque italien est intervenu lors de la 45e session de la Commission pour le développement social du Conseil économique et social des Nations Unies sur le point 3 (a) : « Thème prioritaire : promouvoir le plein emploi et un travail décent pour tous »
Mgr Migliore a souligné les principaux défis pour garantir un travail digne :
La création d’un équilibre entre le développement économique et la justice sociale.
« Le respect total des principes et des droits contenus dans la Déclaration ILO de 1998 reste la pierre angulaire pour créer un tel équilibre », a-t-il précisé.
Egalité homme – femme dans le travail
« Les femmes sont encore trop souvent négligées ou sous-évaluées » dans le domaine du travail où le principe du « salaire égal pour travail égal semble évident », et ceci aussi bien dans les pays pauvres que les pays riches, a souligné Mgr Migliore.
« La présence des femmes dans le milieu du travail ne peut qu’aider à l’améliorer, en révélant et surmontant les contradictions présentes dans de nombreuses sociétés, y compris celles qui sont organisées principalement selon le critère de l’efficacité et de la productivité. L’égalité sera vue immédiatement à travers un salaire égal pour un travail égal, la protection pour les femmes qui travaillent et la justice concernant l’avancement professionnel », a ajouté l’archevêque italien.
Le travail des parents possédant une famille
Mgr Migliore a précisé qu’il convient d’aider « les parents qui travaillent, aussi bien les femmes que les hommes… si nécessaire par des moyens juridiques, à apporter leur propre contribution unique et irremplaçable à l’éducation de leurs enfants », au profit de la société tout entière.
« Il est également important que les hommes et les femmes ayant une famille reçoivent des salaires appropriés et justes, suffisants pour leur permettre de subvenir aux besoins ordinaires de leurs familles, spécialement au regard de leurs responsabilités envers leurs enfants », a-t-il affirmé.
Un salaire juste permettra également, a ajouté l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, d’éviter le recours au travail des enfants chez les plus pauvres « au détriment de l’éducation des enfants ».
La pauvreté extrême
« Aucun gouvernement, même aux moyens modestes ne devrait tolérer la pauvreté extrême dans le monde d’aujourd’hui », a déclaré Mgr Migliore.
« Le monde est beaucoup trop riche pour laisser le scandale de la pauvreté extrême se poursuivre à cause d’un manque d’imagination ou des politiques de négligence », a-t-il ajouté.
Les personnes âgées
Etant donné l’augmentation des personnes âgées dans de nombreux pays, Mgr Migliore exhorte les gouvernements à « encourager les personnes âgées à rester sur le marché du travail ».
« Il devrait exister davantage de flexibilité dans les systèmes de retraite et sur le marché du travail pour encourager les personnes âgées » à travailler « tant qu’elles le souhaitent et tant qu’elles peuvent le faire », a-t-il affirmé.
Mgr Migliore a également précisé que les jeunes devraient apprendre à « apprécier, travailler avec et respecter les talents et l’expérience que seules les personnes âgées peuvent apporter à leur travail ».
Les migrants
L’archevêque italien a rappelé que les migrants également « méritent un salaire égal et une protection juridique égale ». Il a encouragé la réunion des familles, à travers des mesures juridiques. « Trop souvent une absence de vie de famille normale conduit à des maux comme le trafic humain et la prostitution, en marge des communautés de migrants. Permettre aux familles de vivre ensemble dans le pays d’accueil minerait le marché de cet esclavage moderne », a-t-il affirmé.