Les vertus héroïques du p. Alfonso Ugolini, prêtre diocésain italien (1908-1999), né en France, ont été reconnues par le pape François lors d’une audience accordée au cardinal désigné Marcello Semeraro lundi 23 novembre 2020. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
Le pape a approuvé en tout la publication de huit décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour un miracle, le martyre de 127 personnes et les « vertus héroïques » de six baptisés.
Alfonso Ugolini est né le 28 août 1908, à Thionville, en France, des parents immigrants italiens, originaires de Pianorso di Lama Mocogno, en Émilie-Romagne, lit-on dans sa biographie en italien publiée par l’Institut séculier « Serviteurs de l’Église ». En 1915, la famille retourne en Italie et s’installe à Sassuolo, ville ou Alfonso vivra toute sa vie.
Son père n’a que le travail occasionnel, mal payé, et sa mère meurt de la tuberculose, quand Alfonso a douze ans.
À dix-sept ans, il tombe malade comme sa mère. Il guérit, inexplicablement pour les médecins qui lui avaient donné de trois à quatre mois de vie. Lui-même explique ce miracle par l’aide de la Sainte Vierge qui lui avait dit: « Ne pleure pas, je suis avec toi ».
Le curé don Giuseppe Zanichelli introduit Alfonso dans la vie paroissiale : il devient sacristain – secrétaire de paroisse – catéchiste – bricoleur. Attiré par les activités caritatives, Alfonso rejoint l’Institut séculier « Serviteurs de l’Église » fondé par don Dino Torreggiani.
Avec l’essor de l’industrie de la céramique, plusieurs immigrants arrivent à Sassuolo. Alfonso, le fils d’un émigré, « est disponible pour trouver un travail, un lit, une chambre, pour ceux qui arrivent, désorientés et pauvres ». Il fonde l’Aide chrétienne fraternelle (ACF) pour fournir des moyens aux pauvres et leur rendre visite.
La paroisse lui fournit un bureau et lui laisse une grande liberté d’action. Chaque jour, une file de personnes se forme pour le rencontrer: « il accueille tout le monde, en toute disponibilité et sans aucune discrimination, lit-on dans sa biographie. Les registres et carnets d’adresses sont remplis de milliers et de milliers de noms et d’adresses, avec les demandes les plus diverses. Il promet, s’emploie, appelle, écrit des lettres. Il n’obtient pas toujours, mais personne n’est déçu parce qu’il sent qu’il agit avec droiture, avec le plus grand engagement et avec beaucoup d’amour ».
Alfonso visite quotidiennement les malades. Il fonde la section d’Unitalsi à Sassuolo et participe aux pèlerinages à Lourdes et Lorette avec les malades.
« Sa foi est alimentée par des heures de prière qui durent tard dans la nuit, raconte sa biographie. Convaincu que la dimension spirituelle fait partie de l’homme, il souhaite transmettre cette expérience de Dieu aux autres. »
À soixante-cinq ans, il devient prêtre. Chaque jour, il passe des heures à administrer le sacrement de la réconciliation et célèbre la messe.
Il s’éteint à Sassuolo le 25 octobre 1999, à l’âge de 91 ans : « serein et pleinement réalisé parce qu’il s’est donné, sans réserve, à Dieu et à l’homme ».
