Sœurs entre femmes et sœurs d’homme : le mensuel de L’Osservatore Romano Femmes Eglise Monde (Donne, Chiesa, Mondo) d’octobre 2020 se penche sur ce thème, explicité dans l’éditorial.
« Sœurs, solidarité féminine, sororité. Ces mots indiquent l’union, la communion, la réciprocité entre femmes », écrit Marta Rodriguez, membre de la rédaction de la revue dans ce texte intitulé « Même dignité ». Elle s’arrête sur le terme « sororité », souhaitant « qu’il stimule la réflexion » car « il contient quelque étincelle de prophétie dans l’intention de « Femmes Église Monde » de lire les questions qui concernent l’Église et le monde avec les yeux et dans la perspective des femmes. Ce qui manque souvent dans la façon de penser l’Église et dans la façon de penser de l’Église ».
Marta Rodriguez rapproche le terme « sororité » de celui de la synodalité, qui fera l’objet d’un synode en 2022 : « La sensibilité relationnelle particulière des femmes pourrait donc favoriser la synodalité comme dimension constitutive de l’Église. Les femmes ont montré des capacités pour promouvoir la participation de tous dans les processus qui concernent tout le monde. Si leur présence dans les lieux où se prennent des décisions peut favoriser un élan missionnaire qui implique le Peuple de Dieu tout entier, la question est de savoir si nous sommes ouverts à ce type de conversion missionnaire des structures ecclésiales. »
Il s’agit, ajoute-t-elle, d’apprendre à « exercer correctement l’autorité » : « Quand on ne sait pas être frère ou sœur, ni établir des rapports de collaboration mutuelle, il peut difficilement y avoir une autorité sans abus. Le stimulant de la sororité peut aider à purifier les abus de pouvoir qui se vérifient aujourd’hui dans l’Église. »
« Mais sommes-nous prêts à accueillir ce stimulant ? s’interroge-t-elle. Il vaut la peine de réfléchir à cette question et à celles qui en découlent, y compris dans leur dimension provocatrice. » Et Marta Rodriguez de conclure en évoquant l’encyclique du pape François « Fratelli tutti » à paraître le 4 octobre : « On n’est pas sœurs uniquement entre femmes, mais on est également sœurs d’hommes. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat