Le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou a appelé à ne pas transformer en mosquée le complexe monumental de Sainte-Sophie à Istanbul, en Turquie, indique en italien le blog proche du Vatican Il Sismografo ce lundi 6 juillet 2020.
Dans un communiqué, publié en entier en anglais par Orthodox Times, le patriarche souligne sa profonde préoccupation face aux « appels de certains politiciens turcs à reconsidérer le statut de musée de Sainte-Sophie, l’un des plus grands monuments de la culture chrétienne ».
« Construite au 6e siècle en l’honneur du Christ Sauveur, cette église est d’une grande importance pour toute l’orthodoxie », rappelle le patriarche Cyrille.
Il affirme qu’ « une menace pour Sainte-Sophie est une menace pour toute la civilisation chrétienne et, par conséquent, pour notre spiritualité et notre histoire ». À ce jour, Sainte-Sophie « reste un grand sanctuaire chrétien pour chaque croyant orthodoxe russe ».
Le patriarche souligne que c’est le « devoir de chaque État civilisé de maintenir l’équilibre: réconcilier la société et ne pas aggraver les discordes en son sein », « aider à unir les gens, et non à les diviser ».
Le patriarche orthodoxe évoque l’histoire de la christianisation de la Russie, lorsque « les envoyés du prince Vladimir (958-1015) ont franchi le seuil » de Sainte-Sophie et ont été « captivés par sa beauté céleste ». « Après avoir entendu leur histoire, saint Vladimir a reçu le baptême et a baptisé les Rus ’, qui l’ont suivi dans une nouvelle dimension spirituelle et historique – la civilisation chrétienne », poursuit le patriarche.
L’image de cette église est « profondément ancrée » dans la culture et l’histoire russe, écrit le patriarche : elle a « donné force et inspiration à nos architectes du passé à Kiev, Novgorod, Polotsk – dans tous les grands centres de la formation spirituelle de la Rus ancienne ».
En concluant, le patriarche Cyrille dit qu’il croit à « la prudence » des dirigeants turcs : « La préservation du statut neutre actuel de Sainte-Sophie, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la culture chrétienne et un symbole de l’église pour des millions de chrétiens à travers le monde, écrit-il, facilitera le développement des relations entre les peuples de Russie et de Turquie et contribuera à renforcer la paix et l’accord interreligieux. »