Aujourd’hui, Jean-Paul II « prie pour nous et nous encourage d’en-haut, afin que nous ne perdions pas non plus l’espérance », affirme le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque émérite de Cracovie, qui a été le secrétaire particulier du pape polonais.
Dans un message télévisé rapporté par Vatican News à l’occasion du centenaire de la naissance du pape polonais, il souligne que la vie de Jean-Paul II « nous apporte aujourd’hui, dans cette période de pandémie difficile pour tous, la consolation et un rayon d’espérance ».
« J’ai eu le privilège de vivre et de travailler aux côtés de cet homme extraordinaire pendant plusieurs décennies, confie le cardinal Dziwisz. J’ai été le témoin de sa prière et de son service quotidien, de ses innombrables rencontres et voyages, de son travail créatif, de ses réflexions et de ses pensées consignées dans nombre d’œuvres, discours et documents de l’Église ».
« Ses paroles sur Dieu et sur l’homme ont apporté de profonds changements sociaux et politique dans notre partie d’Europe et dans d’autres parties du monde. Il n’est pas exagéré, ajoute-t-il, d’inclure Jean-Paul II parmi les pères de notre liberté et souveraineté polonaise. »
Le cardinal commente le célèbre « n’ayez pas peur » de Jean-Paul II après son élection : « Ces mots ont été dictés par son cœur et par sa foi, par sa conviction que Dieu est au cœur de toutes les histoires humaines. L’homme contemporain ne doit pas craindre le Christ. Il ne nous enlève rien de ce qui est vraiment humain. La civilisation européenne, dans sa portée mondiale actuelle, est née de l’esprit de l’Évangile de Jésus… Ne nous laissons pas vaincre par les particularismes, par l’égoïsme ! Cherchons l’harmonie dans un esprit de solidarité humaine et fraternelle. »
« La caractéristique distinctive de Jean-Paul II a été sa foi en Dieu inébranlable et sa confiance en l’homme, racheté par le Christ, estime encore son ancien secrétaire. Le pape, qui a dû vivre en des temps difficiles, n’a jamais perdu la conviction de la grandeur et de la dignité de l’homme, il n’a jamais perdu l’espérance. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, il prie pour nous et nous encourage d’en-haut, afin que nous ne perdions pas non plus l’espérance ».
Il se souvient aussi de « la grande simplicité », « la bonté » et « le grand amour » de ce pape : « Il ne faut pas oublier sa personnalité, son extraordinaire personnalité. Son contact avec les gens, avec tous les groupes qu’il rencontrait et également la manière dont il traitait chaque personne qu’il rencontrait dans son activité pastorale. Pauvre, faible, malade : le traitement était toujours le même, avec beaucoup de respect et d’amour. Je me souviens de lui pendant le voyage en Amérique, à San Francisco. Il y avait une famille avec un enfant malade du sida, tout le monde s’était éloigné de cet enfant : le pape a pris ses mains, les a embrassées, il l’a béni et l’a rendu à sa famille. Ce geste a véritablement était plus important qu’une homélie, surtout à cette époque. Il nous a traités de manière familière ; vraiment, dans l’appartement [pontifical, ndr], il avait créé l’atmosphère d’une famille. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat