Audience : La communion de la Sainte Trinité prépare les hommes à la paix

La communion, remède à la solitude

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ROME, Mercredi 29 mars 2006 (ZENIT.org) – La communion de la Sainte Trinité prépare les hommes à la paix, parce qu’elle chasse la « solitude », a expliqué Benoît XVI dans sa catéchèse de ce mercredi place Saint-Pierre, en présence de quelque 50 000 visiteurs. L’Eglise, insistait le pape vit déjà cette « communion ».

La Sainte Trinité, source de paix
Le grand mystique russe, saint Serge de Radonège avait affirmé que la contemplation du mystère de la Sainte Trinité, qui a inspiré la fameuse icône d’Andrei Roublev représentant « L’hospitalité d’Abraham », apporterait aux hommes la paix. La catéchèse de Benoît XVI ce matin fait penser à cette belle tradition de la spiritualité orthodoxe russe.

Le pape a en effet tenu sa troisième catéchèse sur le thème commencé le 15 mars : « Le Christ et l’Eglise selon l’expérience des Apôtres et leur mission ». Le 22 mars, le pape avait évoqué « l’aventure des Apôtres », « experts de Jésus ».

Aujourd’hui, Benoît XVI a souligné combien la communion du Père et du Fils avec l’Esprit Saint prépare les hommes à la paix, parce qu’elle réunit les Nations, et efface du cœur humain la « solitude », un mal « qui menace » tout le monde.

Communion et succession apostolique
Le pape expliquait cette communion de l’Eglise qui se perpétue dans el temps en faisant remarquer que « les Douze — comme le dit le pape Clément, IIIe successeur de Pierre à la fin du Ier siècle — eurent soin de se constituer des successeurs, afin que la mission qui leur était confiée soit poursuivie après leur mort ».

Et c’est ainsi que l’Eglise « a continué à vivre dans le monde comme un mystère de communion, dans lequel se reflète dans une certaine mesure la communion trinitaire elle-même, le mystère de Dieu lui-même ».

La grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu, la communion du Saint Esprit
Citant l’expression de saint Paul dans la seconde Epître aux Corinthiens, qui ouvre la célébration eucharistique, le pape disait : « Ces paroles, écho probable du culte de l’Eglise naissante, soulignent que le don gratuit de l’amour du Père en Jésus Christ se réalise et s’exprime dans la communion réalisée par l’Esprit Saint. Cette interprétation, fondée sur le parallèle étroit que le texte établit entre les trois génitifs (« la grâce du Seigneur Jésus Christ… l’amour de Dieu… et la communion du Saint Esprit »), présente la «communion » comme un don spécifique de l’Esprit, fruit de l’amour donné par Dieu le Père et de la grâce offerte par le Seigneur Jésus ».

« Participation » à la vie divine et « communion » entre les croyants
Mais le pape insistait sur la dimension proprement communautaire et pas seulement individuelle de cette « communion », en grec, « koinonia », en disant : « Par ailleurs, le contexte immédiat, caractérisé par l’insistance sur la communion fraternelle, nous pousse à voir dans la « koinonia » de l’Esprit Saint non seulement la « participation » à la vie divine presque individuellement, chacun pour soi, mais également de façon logique la « communion » entre les croyants que l’Esprit lui-même suscite comme étant son artisan et son principal agent ».

La Sainte Trinité et la communion des disciples
Le pape se référait plus spécialement à l’évangile selon saint Jean qui développe cette idée « de la communion comme participation à la vie trinitaire ». Il montre que « la communion d’amour qui lie le Fils au Père et aux hommes est, dans le même temps, le modèle et la source de la communion fraternelle, qui doit unir les disciples entre eux ».

La vie de communion, « Bonne Nouvelle »
« Cette vie de communion avec Dieu et entre nous est la finalité propre de l’annonce de la conversion au christianisme », soulignait le pape, en avertissant : « Là où se détruit la communion avec Dieu, qui est communion avec le Père, le Fils, et l’Esprit Saint, se détruisent également la racine et la source de la communion entre nous. Et là où la communion n’est pas vécue entre nous, la communion avec le Dieu trinitaire n’est pas non plus vivante et véritable, comme nous l’avons entendu ».

Dans l’Eucharistie
Mais le pape allait plus loin encore en abordant la question sous l’angle sacramentel : « La communion — fruit de l’Esprit Saint — est nourrie par le Pain eucharistique et s’exprime dans les relations fraternelles, dans une sorte d’anticipation du monde futur. Dans l’Eucharistie, Jésus nous nourrit, il nous unit avec Lui-même, avec le Père, avec l’Esprit Saint et entre nous, et ce réseau d’unité qui embrasse le monde est une anticipation du monde futur dans notre temps ».

Ce qui nous fait « sortir de nos solitudes »
Pour Benoît XVI, cette réalité a des conséquences concrètes pour la transformation du monde. Il faisait en effet remarquer : « Précisément ainsi, étant une anticipation du monde futur, la communion est un don ayant également des conséquences très réelles, elle nous fait sortir de nos solitudes, de nos replis sur nous-mêmes, et nous fait participer à l’amour qui nous unit à Dieu et entre nous ».

Sans le don de l’unité dans l’Esprit Saint, la division inévitable
A l’époque de la mondialisation, y compris des conflits, le pape montrait cette dimension mondiale de la communion ou de son absence : « Il est facile de comprendre combien ce don est grand, si l’on pense seulement aux divisions et aux conflits qui touchent les relations entre les individus, les groupes et les peuples entiers. Et s’il manque le don de l’unité dans l’Esprit Saint, la division de l’humanité est inévitable ».

Le remède contre la solitude
Il insistait donc sur l’annonce de cette Bonne Nouvelle du salut qui est « communion » et non plus « solitude », en disant : « La « communion » est vraiment la bonne nouvelle, le remède qui nous a été donné par le Seigneur contre la solitude qui aujourd’hui menace chacun, le don précieux qui fait que nous nous sentions accueillis et aimés en Dieu, dans l’unité de son Peuple rassemblé au nom de la Trinité ; elle est la lumière qui fait resplendir l’Eglise comme signe dressé parmi les peuples ».

L’Eglise, « merveilleuse création d’amour »
Le pape concluait sur les conséquences sur la vision de l’Eglise : « L’Eglise se révèle ainsi, en dépit de toutes les fragilités humaines qui appartiennent à sa physionomie historique, une merveilleuse création d’amour, faite pour rendre le Christ proche de chaque homme et de chaque femme qui désire vraiment le rencontrer, jusqu’à la fin des temps. Et dans l’Eglise, le Seigneur demeure toujours notre contemporain. L’Ecriture n’est pas une chose du passé. Le Seigneur ne parle pas dans le passé, mais parle dans le présent, il parle aujourd’hui avec nous, il nous donne la lumière, il nous indique le chemin de la vie, il nous donne la communion et ainsi, nous prépare et nous ouvre à la paix ».

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ZENIT Staff

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