ROME, Mardi 8 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo a qualifié de « cordiales et fructueuses » les rencontres qu’il a eues à Moscou lors de son récent voyage en Russie (26-30 octobre, cf. Zenit, 26 octobre).
Mgr Lajolo a en effet rencontré des autorités politiques et des représentants de l’Eglise orthodoxe russe, ainsi que de l’Eglise catholique.
Il confiait aujourd’hui au micro de Radio Vatican : « Cette visite a eu lieu à l’invitation du ministre russe des Affaires étrangères M. Lavrov, et cela indique déjà le climat amical qui a caractérisé ma rencontre avec lui, le 28 octobre dernier. Cordiales et fructueuses aussi ont été les rencontres de la veille et des jours suivants avec d’autres personnalités politiques, avec les quatre évêques catholiques, au siège de la nonciature apostolique, et avec le Métropolite Kyrill, président du Comité pour les Relations religieuses extérieures du patriarcat orthodoxe, à son siège. Presse écrite, télévision et radio en ont rendu compte avec intérêt et dans un sens positif ».
Pour ce qui est des catholiques, il faisait observer : « La communauté catholique est petite en Russie : 600.000 fidèles, épars sur un territoire immense, face à une population de près de 144 millions d’habitants, en grande partie orthodoxes. C’est une communauté petite en nombre mais d’une grande foi, convaincue, vivante ; mais placée aussi devant des problèmes objectivement difficiles, dont le manque de prêtres. Les relations avec les Orthodoxes sont parfois compliquées, en raison de la différence entre les histoires des deux communautés, de leur sensibilité différente face aux problèmes pastoraux concrets. Mais ce serait une erreur d’oublier que souvent, ces relations sont aussi positives. La petite Eglise catholique de Russie a besoin de la sympathie de la part des grandes communautés catholiques des autres pays ».
Mais, quels sont les points communs de politique étrangère entre la Russie et le Saint-Siège, puisque Mgr Lajolo et M. Lavrov ont signé au Kremlin un communiqué conjoint ? « L’engagement pour la paix là où elle est en danger, répond Mgr Lajolo ; l’action concertée au niveau international contre les fléaux de la pauvreté, de la faim, des pandémies ; une attention réciproque plus intense au sein des grandes organisations internationale, comme l’ONU, le conseil de l’Europe, et l’OSCE ».
Mgr Lajolo précisait : « Actuellement, les relations sont marquées par la présence, à Moscou et à Rome, de deux missions à caractère spécial, à la tête desquelles se trouve respectivement un nonce apostolique et un ambassadeur. Ceux-ci effectue déjà un excellent travail et en substance, le Saint-Siège et le gouvernement russe entretiennent des relations fluides et fructueuses. La forme actuelle des relations provoque un certain malaise seulement du point de vue protocolaire, parce que ce « caractère spécial » semble exprimer la présence de réserve dans les relations réciproques, des réserves qui n’existent pas. Je pense qu’il est logique d’avancer vers une solution de pleine normalité, mais pour différentes raisons, il n’est pas encore possible de fixer un calendrier ».
Pour ce qui est de sa visite au patriarcat orthodoxe et de sa rencontre avec le métropolite Kyrill, Mgr Lajolo exprimait sa « conviction » que « le patriarcat désire, comme le Saint-Siège, que les relations réciproques soient toujours plus fraternelles, ouvertes et confiantes. Il existe des difficultés réciproques objectives qui requièrent une étude plus profonde. L’instrument que constitue la Commission mixte, établie il y a quelque temps pour l’examen des divergences, devrait être utilisé avec constance et régularité, sans se laisser décourager par des difficultés occasionnelles, du reste inévitables. Cela ne manquera pas de porter ses fruits ».
Pour ce qui est d’un éventuel voyage du pape en Russie, Mgr Lajolo répond : « Les catholiques russes attendent le pape. Sa visite serait pour eux un grand encouragement, et les remplirait d’enthousiasme. Il est cependant évident qu’il ne peut avoir lieu que dans un contexte œcuménique. La rencontre du Saint-Père avec le patriarche doit être un témoignage de fraternité chrétienne devant le monde entier, et devrait être plein de joie, et ouvrir les portes d’une collaboration plus intense dans les domaines où c’est possible. Pourra-t-il se réaliser ? Prions. Il n’y a pas d’obstacle qui puisse résister au souffle de l’Esprit ».