L’ancien archevêque de Guam est condamné définitivement pour abus sur mineurs, indique la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans un communiqué en anglais et en italien de ce 4 avril 2019.
L’île de Guam, dans l’archipel des Îles Mariannes, au Sud-Est de la mer des Philippines, est un territoire non incorporé des États-Unis.
L’ancien archevêque d’Agaña, sur l’île de Guam, Mgr Anthony Sablan Apuron, capucin, 73 ans, est reconnu, en appel, coupable d’abus sur mineurs et il est par conséquent privé de ses fonctions épiscopales. Un jugement conforme à la sentence en première instance, le 16 mars 2018.
Il doit en outre se soumettre à deux interdictions: « l’interdiction perpétuelle d’habiter, même temporairement, dans la juridiction de l’archidiocèse d’Agaña », et « l’interdiction perpétuelle d’utiliser les insignes attachés au rang d’évêque », indique le communiqué, publié par le Saint-Siège.
« Comme annoncé le 16 mars 2018, le tribunal apostolique de la Congrégation pour la doctrine de la foi a conclu un procès pénal canonique de première instance dans l’affaire du Très Révérend Anthony Sablan Apuron, O.F.M.Cap. (Agaña, Guam) », indique la même source.
« Comme il a été indiqué à l’époque, un recours était possible et a en fait été formulé. Cet appel a été conclu. Le 7 février 2019, le tribunal de deuxième instance a confirmé la sentence de première instance déclarant l’archevêque coupable de délits contre le sixième commandement comportant des mineurs », précise la Doctrine de la foi.
« Cette décision représente la conclusion définitive dans cette affaire. Aucun autre appel n’est possible », conclut le communiqué.
Mgr Sablan Apuron a été mis en cause dans une affaire de pédophilie et pour sa gestion d’allégations d’abus de la part de prêtres.
Archevêque depuis 1986, il avait lui-même demandé au pape François l’aide d’un administrateur apostolique temporaire, dans un message vidéo à ses fidèles, enregistré à Rome, place Saint-Pierre, le 6 juin 2016. Il a souhaité une enquête indépendante, pour établir « la vérité » et répondre aux « calomnies ». Les accusations dont a fait l’objet Mgr Sablan Apuron concernaient des faits remontant aux années 1960 et 1970. L’archevêque les avait toujours niées.
Le pape a nommé Mgr Savio Hon Tai-Fai, S.D.B. – alors « numéro deux » de la congrégation pour l’évangélisation des peuples – administrateur apostolique temporaire de l’archidiocèse d’Agaña, le 6 juin 2016. Une semaine plus tard, le nouvel administrateur du diocèse avait émis un décret qui annulait la décision prise le 5 juin par Mgr Sablan Apuron, de bannir des églises locales un groupe de personnes qui l’accusaient depuis deux ans d’avoir mal géré les finances du diocèse. En septembre 2016, Mgr Hon Tai-Fai avait promis une « enquête approfondie » concernant les faits reprochés à Mgr Sablan Apuron.
En octobre 2016, Mgr Hon Tai-Fai avait été rappelé à Rome et Mgr Michael Jude Byrnes, archevêque auxiliaire de Détroit (États-Unis), avait été envoyé sur l’île des Mariannes pour diriger le diocèse comme évêque coadjuteur.
Palais du Saint-Office, siège de la Doctrine de la foi © RV
Doctrine de la foi: condamnation définitive pour le p. Anthony Sablan Apuron
L’ancien archevêque d’Agaña (Guam) condamné en appel