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Question liturgique : la tenue des servants d’autel 

Un professeur de liturgie et de théologie sacramentaire à Rome apporte des précisions

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Le P. Edward McNamara, Légionnaire du Christ, professeur de liturgie et de théologie sacramentaire et directeur de l’Institut Sacerdos à l’Université pontificale Regina Apostolorum à Rome, donne des précisions concernant la tenue des servants d’autel.

Le Cérémonial des évêques, au n° 65, précise que « le vêtement commun aux ministres de tout rang est l’aube, attachée à la taille par un cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée sans cordon. Si l’aube ne couvre pas complètement les vêtements de ville du ministre au niveau du cou, il faut d’abord lui mettre un amict ». Nous voyons régulièrement des servants d’autel portant des aubes ou des soutanes (vertes, violettes, noires ou de « n’importe quelle couleur ») avec un surplis blanc. Parfois, on peut voir l’aube des servants d’autel suivre la couleur liturgique de la célébration. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une tenue légalement approuvée par la conférence des évêques ; on a parfois l’impression que cela se fait localement. Est-ce que c’est autorisé sur le plan liturgique ? Quelle est exactement la tenue réglementaire des servants d’autel ?

F.X.N.K., Archidiocèse de Ndola, Zambie

La norme citée par notre lecteur dans le Cérémonial des évêques a depuis été incorporée dans la Présentation générale du Missel romain : 

336. Le vêtement sacré commun aux ministres ordonnés et institués de tout degré est l’aube, serrée autour des reins par le cordon, à moins qu’elle ne soit confectionnée de telle manière qu’elle puisse s’ajuster même sans cordon. On mettra un amict avant de revêtir l´aube si celle-ci ne recouvre pas parfaitement l’habit commun autour du cou. On ne peut pas remplacer l´aube par le surplis, même sur la soutane, lorsque l´on doit revêtir la chasuble ou la dalmatique, ou, selon les prescriptions, l´étole seule sans la chasuble ou la dalmatique.

339. Les acolytes, les lecteurs et les autres ministres laïcs peuvent porter l’aube ou un autre vêtement approuvé dans leur région par la Conférence des évêques (cf. n° 390). 

Il s’agit de la règle générale pour les clercs et les ministres institués. Elle n’aborde pas spécifiquement le cas des ministres délégués ou des mineurs qui agissent comme servants d’autel. Bien que les livres liturgiques déterminent quand une aube ou une chasuble doit être utilisée, ils ne définissent ni ne décrivent le vêtement en tant que tel. La loi, semble-t-il, présume que les gens savent ce qu’est une aube et un surplis et quelles formes sont traditionnelles – et quelles formes ne le sont pas. 

 

Pour les clercs et les ministres institués, l’aube est toujours blanche, comme l’indique son nom qui dérive du mot latin pour blanc : albus, alba, album. Il y a eu de nombreux changements de style au cours des siècles et, tout en restant de couleur blanche ou blanc cassé, l’aube et le surplis ont été décorés de différentes formes de dentelles et de broderies.  

 En ce qui concerne les servants d’autel, en particulier les enfants, les coutumes concernant les aubes ou les soutanes des servants sont souples et permettent plusieurs couleurs et formes. 

En Italie, par exemple, certains lieux utilisent la « tarcissienne ». Il s’agit d’une sorte de tunique blanc cassé avec deux bandes rouges allant de l’épaule au talon, évoquant ainsi l’ancienne tenue romaine. Cette tenue n’est pas accompagnée d’un surplis. De même, dans certains pays d’Europe du Nord, comme la Pologne et les pays baltes, le surplis blanc, porté par-dessus les vêtements de ville sans la soutane, est souvent considéré comme un vêtement approprié pour les servants d’autel. Dans d’autres pays, au moins lors d’occasions festives, une cape d’épaule colorée est également utilisée par-dessus la soutane, avec ou sans le surplis blanc. Les normes officielles, lorsqu’elles existent, tendent à offrir des principes généraux et non des détails excessifs.

Ainsi, le Bureau de la liturgie de la Conférence épiscopale des États-Unis a publié les normes suivantes : 

  1. Bien que l’institution dans le ministère d’acolyte soit réservée aux hommes laïcs [le pape François a depuis ouvert ces ministères aux femmes – NDLR], l’évêque diocésain peut permettre que les fonctions liturgiques de l’acolyte institué soient assurées par des servants d’autel, hommes et femmes, garçons et filles. Ces personnes peuvent accomplir toutes les fonctions énumérées au n° 100 (à l’exception de la distribution de la sainte communion) et aux n° 187-190 et n° 193 de la Présentation générale du Missel romain. 

« La décision de permettre aux femmes et aux jeunes filles d’exercer la fonction de servant dans la liturgie doit être prise par l’évêque au niveau diocésain, afin qu’il y ait une politique diocésaine uniforme. » 

2)    Aucune distinction ne doit être faite entre les fonctions exercées dans le sanctuaire par les hommes et les garçons et celles exercées par les femmes et les filles. L’expression « enfants de chœur » doit être remplacée par « servants ». Le terme « servant » doit être utilisé pour ceux qui remplissent les fonctions de l’acolyte institué. 

3)     Les servants doivent être suffisamment mûrs pour comprendre leurs responsabilités et s’en acquitter correctement et avec la révérence qui convient. Ils doivent avoir déjà fait leur première communion et recevoir normalement l’Eucharistie chaque fois qu’ils participent à la liturgie […]

6)      Les acolytes, les servants d’autel, les lecteurs et les autres ministres laïcs peuvent porter l’aube ou d’autres vêtements appropriés ou dignes. (Présentation générale du Missel romain, n° 339) Tous les servants doivent porter le même vêtement liturgique.

 Ces normes ont été reflétées dans les directives proposées par plusieurs évêques locaux, non seulement aux États-Unis mais dans de nombreux autres pays anglophones. Nous proposons quatre exemples provenant de diverses régions des États-Unis : 

  • Vêtement : Dans des circonstances normales, les servants doivent être investis. Cela s’inscrit dans la tradition de l’Église et permet d’éviter les difficultés liées à la tenue vestimentaire de ces ministres. Le vêtement approprié pour les servants est l’aube, de préférence blanche (dans les paroisses où les servants sont actuellement vêtus d’une soutane et d’un surplis, ces directives n’impliquent pas qu’une paroisse remplace immédiatement la soutane et le surplis par l’aube. Cependant, lorsque le vêtement actuel doit être remplacé, le vêtement approprié à acheter est l’aube. 
  • Tenue : Dans les paroisses où il y a des vêtements, une simple aube blanche reflète la racine baptismale de tout ministère. Elle doit être propre et bien ajustée, et des chaussettes et des chaussures appropriées doivent être portées. La soutane et le surplis, qui rappellent l’état clérical, ne doivent pas être portés par les ministres laïcs. Tous les servants doivent porter le même vêtement liturgique. 
  • Les paroisses peuvent envisager le port d’une robe blanc cassé pour les servants ou d’une soutane et d’un surplis. Un style vestimentaire professionnel peut être considéré comme approprié pour les servants adultes, mais tous doivent considérer qu’il est nécessaire de s’habiller avec la dignité qui convient à la célébration eucharistique. Lors de toutes les célébrations, les servants doivent être soignés, propres et habillés simplement de manière à ne pas attirer l’attention sur eux. 
  • Les servants adultes doivent s’habiller avec le respect dû à la célébration de l’Eucharistie. Une tenue adaptée à la vie professionnelle est de rigueur, ou une aube peut être portée. Si des adultes et des jeunes sont au service de la même liturgie, ils doivent tous porter une tenue vestimentaire appropriée à ce ministère. Les jeunes servants doivent porter l’aube ou la soutane et le surplis. Quel que soit le choix, il faut prévoir un nombre suffisant de tailles pour que tous les servants soient vêtus de la même manière à chaque liturgie. Lors de toutes les célébrations, les servants doivent être soignés, propres et habillés simplement.

 Un grand diocèse mexicain applique la norme suivante (notre traduction) :

 « En ce qui concerne les servants, leurs vêtements doivent être distincts des vêtements liturgiques. Il convient qu’il y ait des tuniques allant jusqu’aux pieds et d’une couleur distincte de la soutane noire cléricale, conformément à la tradition qui propose l’utilisation de la petite soutane rouge avec surplis pour les jeunes servants d’autel. En ce qui concerne les adultes laïcs, il suffit qu’ils s’habillent d’une manière digne qui corresponde à leur participation à la célébration liturgique. Cela vaut pour les chantres, les psalmistes et les ministres laïcs. »

Un autre grand diocèse limite l’utilisation d’une soutane rouge ou bleue avec un surplis blanc, ou bien d’une tunique grise ou lie-de-vin, aux servants de messe de moins de 13 ans.

D’après ce que nous avons vu, certains principes généraux offrent une grande flexibilité. Nous ne pouvons cependant pas citer de normes officielles qui stipuleraient que les soutanes de couleur sont interdites. De même, nous pouvons dire qu’historiquement, quelle que soit la couleur de la soutane utilisée pour les servants, le surplis a pratiquement toujours été blanc. Je n’ai jamais observé personnellement d’effort pour coordonner le vêtement du servant avec le temps liturgique, bien que certains soient proposés sur Internet. Bien qu’il puisse s’agir d’une coutume dans certaines localités, cela semble être une option inutile et quelque peu coûteuse.

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Rédaction

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