Après six jours passés en Turquie et au Liban, le pape Léon XIV est rentré à Rome ce mardi 2 décembre 2025. Pour son premier voyage apostolique, il s’est rendu dans deux pays aux traditions chrétiennes très anciennes, confrontés aujourd’hui à d’importants enjeux politiques et religieux.
Le Saint-Père a d’abord choisi la Turquie pour commémorer le 1 700ᵉ anniversaire du Concile de Nicée, un moment fondateur pour l’unité des chrétiens. En revanche, s’il n’a pas choisi le Liban pour une commémoration particulière, il a voulu y porter un message de paix, d’espérance et de solidarité.
Mais il est clair que pour ces deux visites, la marque ou la « griffe » du pape Léon XIV a d’abord été celle de l’unité. Ce mot « unité » résume bien son être, ses désirs profonds, et révèle certainement aussi une des grandes lignes de son pontificat.
La Turquie, œcuménisme et lien entre l’orient et l’occident

À Nicée, en Turquie, fin novembre 2025 © Vatican Media
Durant ces quatre jours passés en Turquie, le pape Léon XIV a eu de nombreuses rencontres avec les autres religions chrétiennes, et notamment les orthodoxes. Offrant un message d’unité et de dialogue, il a récité « d’une seule voix » le Credo de Nicée avec eux, a rencontré le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, et tous deux ont signé une déclaration commune majeure. Enfin, le pape a proposé à toutes les confessions chrétiennes de se retrouver à Jérusalem en 2033, ce qui a été largement salué.
Le Saint-Père a également mentionné quelques défis principaux pour l’Église catholique en Turquie, qui est minoritaire et composée de diverses communautés de rite latin et oriental. Il leur a demandé de rechercher l’unité et de remettre au centre de leurs préoccupations le Christ et la Tradition de l’Église. Il a aussi rappelé l’importance de la transmission de la foi, qui doit continuer en Turquie.
Plus largement, le pape a rendu hommage à la grandeur de la Turquie, située au « carrefour » du monde. Il a demandé au peuple turc de prendre ses responsabilités et d’être « un pont » entre l’orient et l’occident, puis a demandé au président Tayyip Erdogan d’être facteur de stabilité et acteur de paix.
L’espérance au Liban : « Nous ne mourrons pas ! »
Le pape Léon XIV a passé à peu près deux jours au Liban, qui subit de plein fouet la guerre au Proche-Orient. Fragile politiquement et économiquement, le pays du Cèdre est composé d’une mosaïque religieuse où cohabitent musulmans et chrétiens, dont beaucoup de maronites et de catholiques de rite oriental.
Les mots résumant la venue du pape dans ce pays sont unité, espérance et encouragements. Le pape a invité fortement le Liban à tenir bon. Il a salué les grandes qualités des libanais, notamment leur résilience face aux crises et aux épreuves. Il leur a demandé de ne pas renoncer au modèle libanais de coexistence, et de continuer à être des artisans de paix entre toutes les communautés.
Le Saint-Père a aussi rencontré les dirigeants du pays et les a appelés à se mettre au service de la population. Le président actuel Joseph Aoun a prononcé ces mots forts en le recevant : « Nous demeurons l’unique espace de rencontre dans notre région. Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne nous rendrons pas. »

Le pape au Liban, début décembre 2025 © Vatican Media
Un grand rassemblement œcuménique et interreligieux a eu lieu sur la place des Martyrs à Beyrouth, avec ce geste fort : la plantation d’un olivier, symbole de paix et de fraternité. Le pape a aussi rencontré le clergé local et les représentants religieux, les encourageant et les félicitant pour leur travail pastoral au quotidien. Au tombeau de saint Charbel, il a demandé aux prêtres de mener une vie de simplicité et de prière, à l’exemple du saint.
Autres moments forts, la rencontre du pape avec 15 000 jeunes, qui sont « l’avenir de ce pays », « la sève de l’espérance ». Il leur a confié la nécessité de rester dans leur pays malgré la tentation de l’exil. Puis, la prière silencieuse du pape au port de Beyrouth, remémorant l’explosion dramatique du 4 août 2020. Enfin, la messe sur le front de mer devant environ 150 000 fidèles et ce vibrant appel pour le retour de la paix au Proche-Orient.
