Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des consultants du travail, 18 décembre 2025

Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des consultants du travail, 18 décembre 2025

Redonner un visage humain au travail : l’exhortation du Saint-Père

Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des conseillers du travail, au Vatican

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Reçu en audience dans la salle Clémentine ce jeudi 18 décembre, le pape Léon XIV a exhorté les représentants de l’Ordre des consultants du travail à devenir des acteurs de médiation et de responsabilité sociale, capables de défendre la dignité de la personne face aux défis contemporains du monde professionnel.

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Que la paix soit avec vous !
 

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue.

Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des consultants du travail, 18 décembre 2025Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du soixantième anniversaire de la création du registre professionnel de l’Association des conseillers du travail. Votre engagement est précieux et riche en responsabilités, il exige compétence et sens de la justice. Je voudrais rappeler avec vous trois aspects que je considère particulièrement importants : la protection de la dignité de la personne, la médiation et la promotion de la sécurité.

En ce qui concerne le premier, je voudrais reprendre une expression que j’ai, pour ainsi dire, « héritée » du pape François : « En travaillant, nous devenons davantage des personnes, notre humanité s’épanouit, les jeunes deviennent des adultes » (Exhortation apostolique Dilexi te, 115). Ces mots nous rappellent qu’au centre de toute dynamique de travail, il ne faut pas placer le capital, ni les lois du marché, ni le profit, mais la personne, la famille et leur bien, par rapport auxquels tout le reste est fonctionnel. Cette centralité, constamment affirmée par la doctrine sociale de l’Église (cf. Saint Jean-Paul II, Lettre encyclique Centesimus annus, 3 ; 5), doit être prise en compte dans toute programmation et planification d’entreprise, afin que les travailleurs et les travailleuses soient reconnus dans leur dignité et reçoivent des réponses concrètes à leurs besoins réels.

Je pense, par exemple, à la nécessité de répondre aux besoins des jeunes familles, des parents qui ont des enfants en bas âge, ainsi qu’à l’importance d’aider ceux qui, tout en travaillant, doivent s’occuper de parents âgés ou malades. Il s’agit là de besoins qu’aucune société véritablement civilisée ne peut se permettre d’oublier ou de négliger, et vous avez les moyens de soutenir ceux qui ont du mal à y faire face. Aujourd’hui, dans un contexte où la technologie et l’intelligence artificielle gèrent et conditionnent de plus en plus nos activités, il est urgent de s’engager pour que les entreprises se caractérisent avant tout et surtout comme des communautés humaines et fraternelles.

Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des consultants du travail, 18 décembre 2025Cela nous amène au deuxième aspect sur lequel je voudrais m’attarder : la médiation. Dans la dynamique de l’entreprise, votre rôle vous place, en quelque sorte, comme un trait d’union entre les dirigeants et les employés, vous rendant ainsi facilitateurs de relations indispensables tant au bon fonctionnement des entreprises qu’au bien-être de ceux qui y travaillent. En tant que conseillers du travail, vous gérez des aspects juridiques et administratifs fondamentaux pour la vie des travailleurs et de leurs familles, en accompagnant les entreprises et les employés dans la rédaction des contrats, en matière d’embauche, de cotisations et dans de nombreuses autres obligations. Dans ce rôle, deux tentations peuvent se présenter : d’une part, une bureaucratisation excessive des relations, d’autre part, l’éloignement et le détachement de la réalité. Les deux sont néfastes, car à long terme, elles rendent l’environnement de l’entreprise invivable, l’empêchant d’être, selon sa vocation la plus authentique, une synergie solidaire (cf. François, Exhort. ap. Evangelii gaudium, 218-219).

Je vous invite donc à ne pas vivre votre profession en étant écrasés par le côté patronal, comme si le reste était moins important. Saint Jean, dans sa Première Lettre, écrit : « Si quelqu’un possède les richesses de ce monde et voit son frère dans le besoin, mais lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu peut-il demeurer en lui ? » (1 Jn 3, 17). À la lumière de ces paroles, dans votre rôle d’intermédiaire entre les partenaires sociaux, je vous exhorte à toujours garder les yeux grands ouverts sur les personnes qui se trouvent devant vous, en particulier celles qui sont en difficulté et qui ont moins de possibilités d’exprimer leurs besoins et de faire valoir leurs intérêts. C’est un grand acte de justice et de charité.

Discours du Saint-Père aux représentants de l’Ordre des consultants du travail, 18 décembre 2025Mais il y a encore un dernier sujet sur lequel je voudrais m’attarder : la promotion de la sécurité. À cet égard, ce que vous faites pour prévenir les accidents grâce à la formation et à la mise à jour des connaissances des travailleurs est très utile. Il s’agit d’un service rendu à leur propre vie. Malheureusement, aujourd’hui encore, trop d’accidents et de « morts blanches » se produisent sur les lieux de travail. Ceux qui devraient toujours être des lieux de vie – où les gens passent chaque jour une grande partie de leur temps et dépensent une grande partie de leur énergie – se transforment souvent en lieux de mort et de désolation. C’est pourquoi je voudrais vous rappeler que « la sécurité au travail est comme l’air que nous respirons : nous ne réalisons son importance que lorsqu’elle vient tragiquement à manquer, et il est alors toujours trop tard ! » (François, Discours à l’Association nationale des travailleurs mutilés et invalides du travail, 11 septembre 2023). Mieux vaut prévenir que guérir, et c’est l’objectif de vos précieuses contributions à la formation.

Chers amis, vous avez une tâche importante à accomplir. Je vous encourage à l’accomplir avec passion et dévouement, conscients que beaucoup de frères et sœurs comptent sur votre contribution pour mener à bien leurs activités professionnelles en toute sérénité. Je vous confie à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Joseph, patron des travailleurs, tandis que je vous donne de tout cœur, à vous et à vos familles, la bénédiction apostolique. Et à tous, je présente mes meilleurs vœux pour un saint Noël.

 

Traduction réalisée par ZENIT

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Pape Léon XIV

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