Archevêque Georg Gänswein © Vida Nueva Digital

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Canonisation et doctorat de l’Église : qui soutient la cause Benoît XVI ?

Son héritage vivant relance la question des promoteurs de sa cause

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L’archevêque Georg Gänswein a relancé un débat qui n’a jamais complètement disparu de la vie de l’Église : que faire de l’héritage riche, complexe et encore en évolution du pape Benoît XVI ? Lors d’une interview télévisée sur la chaîne catholique K-TV, le secrétaire privé de longue date de Joseph Ratzinger a lancé l’un de ses appels les plus clairs et les plus personnels à ce jour. Non seulement il a exprimé son espoir que la cause de béatification soit bientôt ouverte, mais il a également fait part de sa conviction que le défunt pape pourrait un jour être proclamé docteur de l’Église. 

Depuis sa mission actuelle dans les pays baltes, Mgr Gänswein a inscrit ses réflexions dans un thème qu’il considère comme fondamental dans la théologie de Benoît XVI : la joie comme battement de cœur de la foi. Il a décrit Mgr Ratzinger comme un penseur convaincu que la foi chrétienne, si elle est vécue sincèrement, s’épanouit naturellement dans la joie. Toute foi qui ne produit pas cela, a-t-il suggéré, indique un déséquilibre spirituel plus profond. Pour Mgr Gänswein, cette réflexion n’est pas une note de bas de page, mais un élément central de la compréhension que Benoît XVI avait de Dieu, de l’Église et de la personne humaine. 

Ses commentaires touchent inévitablement un point sensible dans les débats catholiques contemporains : la place de la messe traditionnelle en latin. L’archevêque n’a pas éludé le sujet. Il a appelé à revoir l’approche prudente établie par Benoît XVI en élargissant l’accès à l’ancienne forme liturgique. Cette politique, a fait valoir Mgr Gänswein, avait été conçue pour réduire les tensions internes, et non pour les intensifier, et pour fournir un cadre stable dans lequel les différentes sensibilités liturgiques pourraient coexister sans suspicion.

La mort de Benoît XVI en 2022 a clos un chapitre public, mais pas l’influence spirituelle, théologique et culturelle qu’il continue d’exercer. Les commentaires de Mgr Gänswein relancent des questions qui vont bien au-delà des processus formels à Rome. Quels aspects de l’héritage de Benoît XVI restent les plus urgents pour l’Église aujourd’hui ? Quels sont ses écrits qui façonneront la vie catholique pendant des générations ? Et comment sa vision de l’harmonie liturgique pourrait-elle être réévaluée à un moment marqué à la fois par le renouveau et la polarisation ?

Pour l’instant, les réflexions de l’archevêque fonctionnent moins comme une campagne que comme une invitation à reconsidérer la profondeur de la pensée de Ratzinger, la clarté pastorale qu’il a tenté d’offrir et la possibilité que sa contribution n’ait pas encore été pleinement reçue. Selon Mgr Gänswein, l’histoire de Benoît XVI est encore en cours d’écriture, avec calme, constance et cette même joie intérieure qu’il considérait comme le signe indubitable d’une foi authentique.

 

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Joachin Meisner Hertz

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