Chers frères, soyez les bienvenus !
Je me réjouis de cette rencontre, et je pense qu’elle est une belle occasion, motivée par une initiative significative : la décision de deux congrégations religieuses de se rencontrer et de confronter l’expérience des frères qui ont servi l’Église dans le ministère épiscopal. Il s’agit d’un échange qui enrichit sans aucun doute les évêques ici présents, leurs communautés, et tout le peuple de Dieu, comme l’enseigne le Concile Vatican II (cf. Lumen Gentium, 7 ; Congrégation pour les religieux et instituts séculiers – Congrégation pour les évêques, Critères directeurs sur les relations entre les évêques et les religieux dans l’Église, 2).
L’Église est reconnaissante à vos Instituts. En nommant des évêques issus de leurs rangs, elle leur a demandé un sacrifice important, surtout en cette période de rareté des vocations religieuses. Se priver de frères engagés dans diverses œuvres ne va pas sans poser quelques difficultés. Peut-être le Supérieur général aura-t-il quelque chose à m’en dire !… Mais en même temps, vous avez offert à vos congrégations un très grand don : le service de l’Église universelle est pour toute famille religieuse une grâce précieuse et une source de profonde joie, comme vos fondateurs l’auraient sans doute confirmé.
Vous, en particulier, religieux scalabriniens et rédemptoristes, appelés au service de l’épiscopat et du cardinalat, portez dans votre ministère l’héritage de deux charismes essentiels, plus actuels que jamais : le service des migrants, et l’évangélisation des pauvres et des plus éloignés.
Saint Alphonse de Liguori, confronté à la misère des quartiers les plus délaissés de Naples au XVIIIe siècle, a renoncé à une vie aisée et à une carrière prometteuse pour embrasser la mission d’annoncer l’Évangile aux plus petits.
Saint Jean-Baptiste Scalabrini, plus tard, a su ressentir, et faire siennes, les espérances et les souffrances de tant de personnes qui quittaient tout pour chercher un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs familles dans des terres lointaines.
Tous deux furent fondateurs, devinrent évêques, et surent répondre aux défis de systèmes sociaux et économiques qui, tout en ouvrant de nouvelles frontières, laissaient derrière eux de nombreuses misères ignorées et de graves problèmes, créant des poches de marginalisation dont personne ne semblait vouloir s’occuper.
Nous qui célébrons le Jubilé de l’Espérance, à un moment de l’histoire qui, tout en offrant de grandes opportunités, n’est pas exempt de difficultés et de contradictions, voulons rappeler que, aujourd’hui comme hier, la voix à écouter pour comprendre ce que nous devons faire est celle de « l’amour de Dieu […] répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).
Dans notre monde également, l’œuvre du Seigneur nous précède toujours : nous sommes appelés à y conformer nos esprits et nos cœurs par un discernement sage. Et je suis convaincu que le dialogue que vous avez engagé contribuera grandement à cela. Je vous encourage donc à maintenir et à cultiver, dans l’avenir aussi, ces relations fraternelles d’aide mutuelle, dans un esprit de générosité et de désintéressement, pour le bien de tout le troupeau du Christ.
Je vous remercie pour le grand travail que vous accomplissez et je vous bénis de tout cœur, ainsi que toutes vos communautés. Merci !
[Prière : Pater Noster]
[Bénédiction]