Bien que d'apparence formelle, la rencontre a eu des relents de réconciliation © Vatican Media

Bien que d'apparence formelle, la rencontre a eu des relents de réconciliation © Vatican Media

La visite du pape Léon XIV en Argentine est officieusement confirmée

Après l’audience avec le président Milei

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Le pape François, comme on le sait, s’est abstenu de revenir dans son pays natal au cours de ses 12 années de pontificat, malgré des invitations répétées. Ce silence, interprété par beaucoup comme une forme de protestation ou de prise de distance émotionnelle avec la classe politique de son pays natal, a souvent été une cause de spéculation et même de ressentiment parmi les Argentins. Aujourd’hui, avec la confirmation de l’intention du pape de se rendre en Argentine, un cercle historique est peut-être sur le point de se refermer.

Le pape Léon XIV a reçu le président argentin Javier Milei au Vatican le samedi 7 juin. Bien que formelle en apparence, la rencontre a eu des accents de réconciliation, de nouveau rapprochement et de changement dans la dynamique souvent complexe entre le Saint-Siège et le gouvernement de Milei. 

Le dirigeant argentin, connu pour ses positions libertaires et sa rhétorique souvent conflictuelle, est arrivé au Palais Apostolique accompagné d’une délégation restreinte mais importante comprenant sa sœur et Secrétaire Générale de la Présidence, Karina Milei, le Ministre des Affaires Etrangères Gerardo Werthein et l’Ambassadeur du Vatican Luis Beltramino. Au cours d’une audience privée de 45 minutes, le pape Léon XIV et le président Milei se sont retrouvés face à face pour un dialogue qui, selon les observateurs du Vatican, est allé bien au-delà du protocole.

Alors que les communiqués de presse officiels du Bureau de presse du Saint-Siège qualifient la réunion de « cordiale » et soulignent la réaffirmation de liens bilatéraux forts, ceux qui connaissent l’ordre du jour ont noté une plus grande profondeur. Selon les rapports, les discussions ont porté sur les perspectives socio-économiques actuelles de l’Argentine, les efforts en cours pour lutter contre la pauvreté et la fragilité de la cohésion sociale dans une période de réformes économiques agressives. Malgré la distance idéologique, le Vatican et la Casa Rosada ont semblé reconnaître un intérêt commun dans la promotion de la paix et de la stabilité, tant en Argentine que dans le monde. 

La réunion qui a suivi avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, et Monseigneur Mirosław Wachowski, sous-secrétaire aux relations avec les États, a permis d’approfondir la conversation en termes diplomatiques. Le ton est resté constructif, l’accent étant mis sur les crises régionales et l’urgence des initiatives mondiales de rétablissement de la paix, ce qui suggère que l’Argentine, sous la direction de Milei, pourrait chercher à jouer un rôle international plus proactif, même si c’est à ses propres conditions.

L’un des éléments les plus significatifs de la réunion, confirmé par des sources non officielles, a été la discussion longtemps attendue d’une visite papale en Argentine. Comme chacun sait, le pape François s’est abstenu de retourner dans son pays natal au cours de ses 12 années de pontificat, malgré des invitations répétées. Ce silence, interprété par beaucoup comme une forme de protestation ou de prise de distance émotionnelle avec la classe politique de son pays natal, a souvent été une source de spéculation et même de ressentiment parmi les Argentins. Aujourd’hui, avec la confirmation de l’intention du pape de se rendre en Argentine, un cercle historique est peut-être sur le point de se refermer.

La rencontre n’a pas été exempte de touches de personnalité. Lors de l’échange habituel de cadeaux, le président Milei a offert au pape Léon XIV deux ouvrages de l’économiste espagnol Jesús Huerta de Soto, dont les théories ultra-libérales s’alignent étroitement sur la vision de Milei d’un État minimal et de marchés déréglementés. La réaction du pape à ce cadeau reste inconnue, même si le geste, chargé de signification idéologique, n’a pas semblé troubler l’esprit général de respect.

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Rédaction

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