La béatification du prêtre français Camille Costa de Beauregard, mort en 1910 à l’âge de 69 ans, aura lieu samedi 17 mai 2025 dans la cathédrale saint François-de-Sales, à Chambéry. Il s’agira de la toute première béatification célébrée sous le pontificat du pape Léon XIV.
La cérémonie sera présidée par le représentant du Saint-Père, le nonce apostolique en France Celestino Migliore, en présence de Mgr Thibault Verny, archevêque des diocèses de Savoie depuis août 2023. À ce jour, plus de 3 000 personnes participeront à la béatification de celui que l’on surnommait « Le Père des orphelins ».
Vendredi 16 mai, les reliques du P. de Beauregard seront transférées en procession vers l’église Notre-Dame, où le bienheureux a été baptisé. Samedi 17 mai, une visite des appartements du prêtre aura lieu après la messe de béatification, puis les reliques pourront être vénérées jusqu’au soir.
L’Œuvre du Bocage perdure aujourd’hui

Le bienheureux a formé un groupe de prêtres dans l’esprit du Bocage © beatification-camillecostadebeauregard.fr
Né en 1841 dans une famille aristocratique de Chambéry, le P. Camille Costa de Beauregard est reconnu pour son dévouement envers les plus défavorisés et les orphelins. Prêtre diocésain, il a décliné les honneurs en refusant à deux reprises l’épiscopat.
Il est entré en novembre 1863 au séminaire français de Rome et a reçu le 26 mai 1866 l’ordination sacerdotale dans la basilique Saint-Jean-de-Latran. Rentré en France en 1867 pour être vicaire de la cathédrale de Chambéry, il s’est alors consacré aux ouvriers, créant notamment une caisse d’aide mutuelle sous le patronage de saint François-de-Sales.
Lors de l’épidémie de choléra qui a frappé la région en 1868, il a recueilli des orphelins chez lui, puis a fondé l’Œuvre du Bocage pour les éduquer et leur transmettre la foi. S’inspirant des Salésiens de Don Bosco, le Bocage pouvait accueillir jusqu’à 125 pensionnaires. Il est devenu aujourd’hui un centre de formation professionnelle agricole reconnu.
Les étapes de son chemin vers les autels
À la fin de sa vie, le prêtre jouissait d’une réputation de sainteté bien au-delà de la Savoie. Peu de temps après sa mort, une guérison miraculeuse lui a été attribuée : celle d’un jeune du Bocage gravement blessé à l’œil en septembre 1910. Alors qu’il risquait d’en perdre l’usage, une infirmière a pansé la blessure avec un linge ayant appartenu au prêtre chambérien et a demandé son intercession. Le garçon a guéri miraculeusement sans garder de séquelles.

Le P. Jean-François Chiron et Mgr Thibault Verny © chambery-cathedrale.paroisse73.fr
Si la cause en béatification du P. Camille de Beauregard a été ouverte en 1926, il n’a été proclamé « vénérable » qu’en 1991 par le pape saint Jean-Paul II. Plus de dix ans après, en 2012, un comité s’est créé sous la conduite de Mgr Philippe Ballot, alors archevêque de Chambéry, et du prêtre théologien Jean-François Chiron. Ce comité avait pour objectif de réunir les éléments au sujet de cette guérison de 1910.
Le 27 février 2024, le Dicastère pour les causes des saints s’est prononcé favorablement et à l’unanimité sur le caractère inexplicable du miracle attribué à l’intercession de Camille Costa de Beauregard. Enfin, le 14 mars 2024, le pape François a autorisé la publication du décret reconnaissant le miracle attribué à son intercession, ouvrant ainsi la voie à sa béatification.