À Rome où réside le Saint-Père, cette acclamation « Vive le pape » exprime le respect et la joie d’être avec lui. Comme prêtre, puis comme évêque, venu des dizaines de fois au Vatican, j’ai toujours vécu avec bonheur ces audiences et ces rencontres avec le successeur de Pierre.
Au terme de ces cinq semaines d’hospitalisation, des centaines de fidèles de tous pays ont acclamé respectueusement le pape : « Viva il Papa Francesco ». Une calabraise de 79 ans avait apporté un bouquet de fleurs jaunes. Le pape l’a remercié en saluant sa gentillesse. Carmela a eu ensuite l’heureuse surprise de voir son bouquet déposé à Sainte Marie Majeure. Un journaliste a écrit à propos de cette apparition du pape à Gemelli : « Le pape avait le sourire de ceux qui regardent vers l’avenir ». Sourire devant la foule et sourire intérieur, lui qui a failli mourir comme l’a dit son médecin mardi 25 mars, dans une interview parue dans un quotidien italien.
Voici donc le pape rentré à Sainte Marthe au Vatican. Convalescent, François ne pourra pas participer aux deux rencontres hebdomadaires habituelles : l’audience générale du mercredi et l’Angélus du dimanche. Néanmoins, il continuera sa mission par sa prière et les décisions importantes qu’il prendra, notamment les nominations d’évêques.
Dans le même temps, la vie de l’Eglise continue chaque jour partout dans le monde, en communion avec le pape, nommé à chacune des Eucharisties célébrées dans tous les continents. Les diocèses et la Curie fonctionnent comme toujours. Et, souvenons-nous. En 1981, après le terrible attentat contre Jean-Paul II, hospitalisé pendant 77 jours à Gemelli, l’Église continuait avec ce pape transpercé dans son corps. Après des mois entre hôpital et convalescence au Vatican, le pape privé du Congrès Eucharistique à Lourdes en juillet, avait repris progressivement ses activités et ses voyages. Certes, il était jeune, 61 ans à l’époque.
Le pape François, 88 ans, montre, lui, sa force intérieure, sa détermination et sa volonté en ce moment d’épreuve. Que se passera-t-il demain ou après-demain ? Nul ne peut le dire. Contrairement à ce que certains peuvent penser, après avoir vu le film « Conclave », il n’y a pas de grandes manœuvres de la part des 138 cardinaux potentiels électeurs, dont 5 français. L’élection d’un pape n’est pas un évènement ordinaire humainement parlant. Ceux qui l’ont vécu en 2005 ou en 2013 peuvent en témoigner.
Pour l’heure donc, unissons-nous à la prière de toute l’Église pour « notre pape François » en cette année jubilaire. Les millions de pèlerins déjà venus à Rome depuis décembre, savent dans la foi, qu’ils ne viennent pas pour voir un homme, le pape, mais pour prier et se ressourcer dans la foi auprès des tombes de saint Pierre et de saint Paul.
Depuis le début de son pontificat, le pape François a montré sa proximité envers tous et demandant humblement : « Priez pour moi ». Je l’ai entendu plusieurs fois en le rencontrant. Continuons notre prière et vivons dans l’espérance pour et avec toute l’Église, méditant cette phrase de Paul : « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses. Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12, 10).
