Samedi 28 mars 2025, le pape François a autorisé le Dicastère pour les causes des saints à promulguer les décrets concernant les prochaines canonisations de trois bienheureux : Mère Marie du Mont-Carmel, Mgr Ignatius Choukrallah Maloyan et Pietro To Rot.
Ces futurs canonisés sont très différents par leurs vocations et leurs pays d’origine : une religieuse fondatrice au Venezuela, un archevêque catholique arménien et un père de famille de Papouasie. Si un miracle a été attribué à l’intercession de Mère Marie du Mont-Carmel, les deux autres bienheureux seront canonisés suite aux votes favorables entre les membres du Dicastère.
Sainte Marie du Mont-Carmel
La première sainte du Venezuela © madrecarmendevenezuela.com
Née à Caracas le 11 août 1903 avec un bras en moins, Carmen Elena Rendiles Martínez s’est sentie très tôt appelée à la vie consacrée. Elle est entrée dans la Congrégation des servantes de Jésus du Saint-Sacrement en février 1927, puis est partie en France pendant 2 ans pour consolider sa formation.
À son retour en 1934, elle a eu en charge le noviciat, puis a fondé en 1965 une nouvelle branche dans la Congrégation, appelée « Servantes de Jésus de Caracas ». Elle en est devenue la première supérieure générale, et l’est restée jusqu’à la fin de sa vie.
La religieuse avait une prédilection pour les pauvres, les malades et les prêtres, en qui elle n’avait aucune difficulté à voir le visage du Christ. Sa mission a toujours été orientée vers le culte du Saint-Sacrement, ainsi que le soutien matériel et spirituel des prêtres. Décédée le 9 mai 1977, Mère Marie du Mont-Carmel sera la première canonisée du Venezuela.
Saint Ignatius Choukrallah Maloyan, martyr
« Nous mourrons pour le Christ » © Wikipedia.org
Arménien né en 1869 à Mardin, en Turquie, Choukrallah Maloyan a été ordonné prêtre à l’âge de 27 ans au Liban et a pris le nom d’Ignace, en souvenir du grand saint martyr d’Antioche. En 1897, il a été envoyé en mission à Alexandrie, puis au Caire où il était déjà connu pour être un prêtre exemplaire.
Élu archevêque de Mardin en 1911, il a beaucoup œuvré pour répandre la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus dans les paroisses, tout en entretenant de bonnes relations avec les hauts dignitaires turcs. Mais en 1915, les persécutions contre les arméniens résidant en Turquie ont commencé, marquant le début du terrible génocide arménien.
Le 3 juin 1915, Mgr Maloyan a été traîné au tribunal avec 27 membres de sa communauté. Après avoir refusé à plusieurs reprises de se convertir à la religion musulmane, il a été tué le 11 juin d’une balle de revolver lui traversant la nuque. Il avait 46 ans.
« Nous n’avons jamais été infidèles à l’État (…), mais si vous nous demandez d’être infidèles à notre religion, jamais, jamais et à jamais » a-t-il déclaré devant ses juges, « nous mourrons, mais nous mourrons pour le Christ ». Avant de rendre l’âme, il a ajouté : « Seigneur, prends pitié de moi, entre tes mains je remets mon esprit ».
Pietro To Rot, martyr
Peter To Rot © anastpaul.com
Né en 1912, saint Pietro To Rot est un fidèle laïc et catéchiste papouasien, appartenant à la communauté Tolai dans la partie la plus orientale de l’île. Il est également le premier saint catholique de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Animé très jeune d’une profonde dévotion à l’Eucharistie, il a servi comme enfant de chœur. En 1930, il a fréquenté le Saint Paul’s Catechist Tarining College à Taluligap, et trois ans plus tard, il est retourné dans son village pour servir comme catéchiste.
Avec humilité et sollicitude, il a accompli ce service avec une grande charité envers son prochain, se consacrant surtout aux pauvres, aux malades et aux orphelins. À l’âge de 23 ans, il s’est marié avec Paula La Varpit, et ils ont eu trois enfants.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les japonais ont occupé le pays et ont emprisonné tous les missionnaires. Pietro fit tout ce qu’il put pour ne pas abandonner la communauté chrétienne, poursuivant ses activités de catéchisme et préparant les couples au mariage chrétien. Il s’est notamment opposé à la polygamie, que les Japonais avaient autorisée pour s’attirer les faveurs des tribus locales. C’est pour cette raison qu’il a été arrêté et mis en prison, où il est mort empoisonné en juillet 1945.
