Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation, 22 janvier 2025 © Vatican Media

Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation, 22 janvier 2025 © Vatican Media

« Dieu est compatissant, il s’approche de nous et souffre avec nous »

Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation (texte intégral)

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Le jeudi 23 janvier dernier, le pape François a reçu des membres de la Hilton Foundation. Nous publions ci-dessous les salutations du Saint-Père.

 

Mesdames et Messieurs

Bienvenue, bonjour et merci de votre visite !

Je salue cordialement le Conseil d’administration de la Fondation Conrad Hilton.

Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation, 22 janvier 2025 © Vatican Media À notre époque, alors que le nombre de pauvres et d’exclus ne cesse d’augmenter dans notre monde, ce qui est notable, vous avez choisi de vous engager activement dans la promotion de la dignité humaine, personnellement avec passion et compassion, à l’instar du Bon Samaritain. Cette parabole de Jésus nous exhorte à nous identifier aux besoins des autres, à tendre la main et à relever ceux qui sont tombés sur le bord du chemin, et de cette manière à bénéficier à tous (cf. Lettre encyclique Fratelli Tutti, 67). N’oubliez pas qu’il n’est licite de regarder quelqu’un de haut que pour une seule occasion, à un seul moment : pour l’aider à se relever. Autrement, nous ne pouvons jamais regarder quelqu’un de haut… mais seulement l’aider et le relever. Ne l’oubliez pas… toujours.

Votre Fondation a montré comment une telle générosité et un tel engagement peuvent transformer la vie de ceux qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité. Le service que vous offrez gratuitement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’aide aux réfugiés et de la lutte contre la pauvreté est un témoignage concret d’amour et de compassion. N’oubliez pas ce mot : compassion, « souffrir avec ». Dieu est compatissant, il s’approche de nous et souffre avec nous. La compassion, ce n’est pas jeter de l’argent dans les mains d’un autre sans le regarder dans les yeux. La compassion, c’est s’approcher et « souffrir avec ». N’oubliez pas le mot : compassion.

Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation, 22 janvier 2025 © Vatican Media Votre fondateur, Conrad Nicholson Hilton, vous a légué son rêve, qui continue d’inspirer les projets de la Fondation. Parmi ceux-ci, il en est un que vous n’avez cessé de promouvoir : celui du soutien aux Religieuses. Conrad Hilton tenait les religieuses en haute estime ; dans son testament, il demandait à la Fondation de les soutenir dans leur mission au service des plus pauvres et des plus petits de nos frères et sœurs. Un jour, un ancien agnostique m’a raconté qu’il s’était retrouvé à l’hôpital. Les Sœurs se sont occupées de lui et il s’est converti. Il m’a dit : « Que serait l’Église sans les sœurs ? C’est magnifique ! Vous le faites avec fidélité et créativité, en particulier par votre contribution à la formation des jeunes sœurs et à la prise en charge des personnes âgées dans leurs congrégations. Dans certains pays, les sœurs sont âgées, mais il n’est pas nécessaire de les envoyer dans une maison de retraite, non. Je me souviens d’une congrégation en Argentine qui avait une sœur originaire d’Italie :     « Non, vous devez prendre votre retraite à 70 ans ». Les sœurs sr mouraient de tristesse. Les sœurs doivent travailler jusqu’à la fin, dans la mesure du possible, jusqu’à la fin. Et si ce n’est pas le cas, une autre chose se produit. Nous avons ici une sœur qui a toujours travaillé avec les pauvres. Elle est âgée mais elle conduit encore et on la laisse faire. De cette façon, elle se sent encore utile. S’il vous plaît, laissez les sœurs rester avec les gens. Je sais que vous avez coopéré avec plusieurs dicastères du Vatican afin d’offrir aux sœurs des opportunités de développer leur professionnalisme et leur action missionnaire. Je vous remercie !

Dans le passé, on a peu investi dans ce domaine, bien moins que dans la formation du clergé. Il est vrai que les sœurs et les autres femmes sont considérées comme des « citoyennes de seconde zone ». C’est ainsi qu’on les considère. N’oubliez pas que depuis le jardin d’Eden, ce sont elles qui commandent. Ce sont les femmes qui commandent ! Pourtant, la nécessité pour les sœurs de poursuivre leur formation continue est urgente. Leur travail aux frontières, dans les périphéries et parmi les pauvres, exige formation et compétence. Je vous demande également de garder à l’esprit que la mission des sœurs est de servir les plus petits d’entre nous. Il ne s’agit pas d’être les serviteurs de qui que ce soit. Cela doit cesser et, en tant que Fondation, vous contribuez à sortir l’Église de cette mentalité cléricale.

Salutations du pape aux membres de la Hilton Foundation, 22 janvier 2025 © Vatican Media Mais je dois ajouter autre chose : nous entendons souvent des plaintes selon lesquelles il n’y a pas assez de sœurs à des postes de responsabilité, dans les diocèses, à la Curie romaine et dans les universités. C’est vrai. C’est suffisamment vrai : nous devons surmonter une mentalité cléricale et machiste. Grâce à Dieu, nous avons aujourd’hui à la Curie une femme Préfète au Dicastère pour les religieux. Nous avons une femme Vice-Gouverneur de l’État du Vatican qui deviendra Gouverneur en mars. Nous avons trois sœurs dans le groupe qui choisit les évêques. Elles votent également. Nous avons la sous-secrétaire de l’archevêque Piccinotti à l’A.P.S.A., une sœur qui a deux diplômes en finance. Grâce à Dieu, les sœurs se font remarquer. Elles savent faire des choses mieux que les hommes. C’est ainsi… puisque les femmes et les sœurs ont la capacité de faire ces choses. J’entends aussi des évêques dire :  « J’aimerais nommer des religieuses dans certains bureaux diocésains, mais leurs supérieurs ne veulent pas les libérer ». Non, s’il vous plaît, libérez-les. Je dirais donc aux supérieurs : soyez généreux, cultivez une vision de l’Église universelle et d’une mission qui dépasse les limites de votre Institut.

Chers amis, je vous remercie pour votre travail et votre service inlassables. Merci à vous ! Ensemble, nous pouvons construire un monde dans lequel chaque personne, quelle que soit son origine ou sa condition peut mener une vie dans la dignité. Ensemble nous pouvons allumer l’espérance dans les cœurs de ceux qui se sentent seuls et abandonnés. Compassion, proximité et tendresse : ce sont trois attributs de Dieu. Dieu est compatissant ; Dieu est proche ; Dieu est tendre. Je rêve d’un monde où les mis-de-côté, les exclus, les marginalisés puissent devenir les agents d’un changement si nécessaire dans notre société, afin que nous puissions tous vivre comme des frères et sœurs.

Que Dieu vous bénisse et que Notre Dame vous protège. S’il vous plaît priez pour moi. A présent nous tous assis, je vous bénis. Je vous remercie !

 

Traduction réalisée par ZENIT

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Pape François

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