Cette visite est pour l'évêque d'Ajaccio un « encouragement » et « un cadeau » © Vatican Media

Cette visite est pour l'évêque d'Ajaccio un « encouragement » et « un cadeau » © Vatican Media

Cardinal Bustillo : la venue du pape en Corse est un « encouragement »

Le pape passera la journée du 15 décembre sur une terre aux fortes traditions

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Le Vatican a officialisé samedi 23 novembre 2024 la venue du pape François dans le diocèse de Corse, le 15 décembre prochain. S’il s’agit de sa troisième visite sur le sol français après Strasbourg en 2014 et Marseille en 2023, ce sera en revanche le tout premier voyage d’un pape sur l’île de Beauté.

Invité par le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, le Saint-Père commencera sa visite pastorale le dimanche matin au Palais des congrès de la capitale, où il clôturera un colloque sur la religiosité populaire en Méditerranée, réunissant des universitaires et des évêques d’Italie, d’Espagne et de France.

Le cardinal corse Dominique Mamberti, préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique à Rome, et le cardinal François Bustillo annoncent la visite du pape en Corse © Église catholique de Corse

Le cardinal corse Dominique Mamberti et le cardinal François Bustillo annoncent la visite du pape en Corse © Église catholique de Corse

En fin de matinée, le Saint-Père récitera la prière de l’Angélus avec le clergé corse dans la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption d’Ajaccio. L’après-midi, il présidera la messe dominicale sur la place d’Austerlitz (« U Casone ») et se dirigera ensuite vers l’aéroport d’Ajaccio, où il rencontrera le président de la République française Emmanuel Macron. Enfin, après la cérémonie officielle « d’adieu », il s’envolera en direction de Rome.

« Vous pouvez imaginer un pape qui arrive dans un diocèse » a confié le cardinal Bustillo aux médias du Vatican le 23 novembre, « C’est un cadeau qui va nous stimuler à être meilleurs, à garder la mémoire et à aller de l’avant. »

Une terre de traditions, propice à l’évangélisation

Selon les premières estimations, entre 80 000 et 120 000 personnes sont attendues à Ajaccio et une trentaine d’évêques français devraient se rendre sur place. Pour son 47e voyage apostolique, le pape François rejoindra une terre qui a gardé de fortes traditions religieuses et populaires, comme beaucoup de pays du pourtour méditerranéen.

« Le pape est sensible à cette dimension spirituelle et aussi à cette dimension populaire, humaine, où l’homme sort dans la rue et manifeste sa foi sans faire de l’endoctrinement public, mais avec beaucoup de simplicité et beaucoup de joie » a expliqué le cardinal, pour qui la venue du pape en Corse est un bel « encouragement ».

« Dieu sait si on a besoin de vivre dans l’espérance à une époque où l’on vit un certain déficit d’espérance et on voit le côté sombre de la vie » ajoute-t-il. « Il nous faut voir le côté lumineux, le côté courageux. Le pape se déplace pour dire de vivre, de continuer avec courage à annoncer le Christ, de suivre la Vierge Marie, de la célébrer dans les rues comme on le fait souvent en Corse et de vivre la tradition autour des saints du passé, que tous nous pouvons devenir des saints. »

Le pape participera au colloque populaire en Méditerranée © corse.catholique.fr

Le pape participera au colloque populaire en Méditerranée © corse.catholique.fr

« Créer des ponts et pas des barrières »

Mais ce voyage est aussi une manière pour le Saint-Père de poursuivre son « pèlerinage » dans la région méditerranéenne, où se concentrent de nombreux enjeux sociaux, théologiques et géopolitiques, avec notamment une grande mixité des cultures et la crise migratoire.

Depuis 2013, il s’est rendu dans de nombreux pays méditerranéens : sur l’île de Lampedusa pour alerter sur le drame des migrants (2013), en Israël, Palestine et Jordanie (2014), en Albanie (2014), en Turquie (2014) en Bosnie-Herzégovine (2015), en Grèce (2016 et 2021), en Égypte (2017), au Maroc (2019), à Chypre (2021) ou encore à Malte (2022). Enfin, il était à Marseille en septembre 2023 pour participer aux Rencontres méditerranéennes, pendant lesquelles il a défini la « Mare Nostrum » comme le « miroir du monde » qui concentre tous ses défis.

« Nous sommes une île, nous avons des traditions, nous avons une identité, mais nous connaissons d’autres réalités autour de la Méditerranée. Il est important que notre culture soit une culture intelligente, fraternelle » termine le cardinal François-Xavier Bustillo. « Nous devons créer des ponts et pas des barrières. »

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Anne van Merris

Anne van Merris est journaliste, formée à l’Institut de journalisme européen Robert Schuman à Bruxelles. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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