Une procession catholique à Becora, près de Dili, la capitale est-timoraise.© José Fernando Real / CC BY-SA 4.0 DEED

Une procession catholique à Becora, près de Dili, la capitale est-timoraise.© José Fernando Real / CC BY-SA 4.0 DEED

Visite papale en Asie du Sud-Est

La visite papale devrait « réaffirmer » la vocation chrétienne du peuple timorais

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Le père Venancio Pereira, un prêtre jésuite timorais, réagit à l’annonce de la visite du pape François au Timor Leste en septembre prochain. Il se souvient de l’effet produit par la première visite d’un pape dans le pays en 1989, quand saint Jean-Paul II a célébré la messe à Dili, la capitale. « Le pape pourra conforter, réaffirmer et confirmer » la vocation véritable du peuple timorais, appelé à « témoigner », explique le prêtre. Le pays, qui compte 98 % de catholiques, est confronté à de nombreux défis socio-économiques et politiques.

Le pape François est attendu au Timor oriental en septembre prochain, 35 ans après la visite de saint Jean-Paul II à Dili en octobre 1989, alors que le pays était toujours sous occupation indonésienne. C’était un moment historique, le premier voyage d’un pape dans l’ancienne colonie portugaise. Le pape avait célébré une messe publique dans la capitale, Dili. La visite papale avait mis en avant les aspirations du peuple timorais sur la scène internationale.

Le père Venancio Pereira, un prêtre jésuite timorais, explique que Jean-Paul II, le premier et unique pape à s’être rendu au Timor oriental à ce jour, a aidé les habitants à trouver leur cap, malgré la guerre violente qui a suivi pour l’indépendance acquise en 2002. « Avec 98 % d’habitants catholiques, l’Église a joué un rôle essentiel dans la lutte du Timor oriental pour l’indépendance et l’établissement d’une démocratie dans cette petite et nouvelle nation », explique-t-il.

Selon le prêtre, les gens espèrent que la visite du pape François à Dili, du 9 au 11 septembre, 35 ans après la précédente visite papale, renforcera leur foi et aidera à transformer un pays affecté par de nombreuses difficultés socio-économiques comme la pauvreté, le chômage, le manque d’accès aux soins et autres tensions économiques et politiques.

« La visite du pape en septembre devrait avoir un aspect plus pastoral et spirituel »

Le père Pereira voit des différences marquantes entre les deux visites papales, celle de 1989 et celle de septembre 2024. « Quand le pape Jean-Paul II a rencontré les Timorais, c’était un peuple qui souffrait et qui traversait une situation difficile, comme les Israélites face à la persécution de Pharaon dans l’Ancien Testament. Les gens luttaient pour faire entendre leur voix et défendre leur identité, leur dignité et leurs droits », confie-t-il.

Le prêtre rappelle que la situation est très différente maintenant que le pays a acquis son indépendance politique : « Je crois que par-dessus tout, le pape François aidera à réaffirmer ce qui a été proclamé par le pape Jean-Paul II – c’est-à-dire que le peuple du Timor oriental est appelé à être la nation du Soleil Levant, à devenir la lumière du monde et le sel de la terre. Le pape pourra conforter, réaffirmer et confirmer cette vocation des Timorais, en les invitant à témoigner de l’Évangile. »

Le jésuite timorais souligne que les difficultés du pays sont également différentes de celles de 1989. Après l’indépendance, le Timor oriental a acquis sa propre identité politique, et l’Église locale compte aujourd’hui sa propre conférence épiscopale avec trois diocèses. Après une visite plus politique il y a 35 ans, quand le pape avait « visité notre terre natale et béni le Timor en nous encourageant à rester unis », celle de septembre devrait avoir un aspect plus pastoral et spirituel.

« Le pape François a un lien très particulier avec les nations, avec les peuples et avec des réalités qui restent ambiguës. Je ne veux pas dire que le Timor souffre comme avant. C’est déjà un pays indépendant, et il y a eu des progrès en termes économiques ou d’infrastructures », assure le père Venancio Pereira. « Toutefois, il nous faut chercher ce dont le peuple a encore besoin en tant que nation et en tant qu’Église. Nous avons besoin d’une Église qui ne stagne pas et qui aille de l’avant, avec plus de dialogue et avec un esprit et un cœur ouverts, pour continuer de réévangéliser, de réinculturer les valeurs évangéliques et de former le peuple. »

(Avec Ucanews)

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