Procession du Vendredi Saint organisée par la Fraternité de Jésus Nazaréen de Sonsonate   © Page FB de la Fraternité de Jésus Nazaréen de Sonsonate

Procession du Vendredi Saint organisée par la Fraternité de Jésus Nazaréen de Sonsonate   © Page FB de la Fraternité de Jésus Nazaréen de Sonsonate

C’est en nous attachant à sa croix que nous pouvons marcher avec lui

Message du Saint Père à l’occasion du 420e anniversaire de la Fraternité de Jésus nazaréen de Sonsonate

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Nous publions ci-dessous le message dans son intégralité que le Saint Père a envoyé à l’occasion du 420e anniversaire de la Fraternité de Jésus Nazaréen de Sonsonate (El Salvador).

À Son Excellence Révérendissime Mgr Constantino Barrera, évêque de Sonsonate et à tous les fidèles de Jesús Nazareno

 

Chers frères et sœurs,

Je vous remercie de m’avoir fait participer à la commémoration de l’arrivée de l’image de Jésus de Nazareth sur ces terres en 1604, et de m’avoir permis de m’associer à votre célébration en ce jour solennel du Vendredi saint.

Il est significatif que le Seigneur utilise notre langue pauvre pour nous transmettre le message divin. Aujourd’hui aussi, comme l’ont fait nos aînés il y a plus de 400 ans, nous espérons voir apparaître l’image de Jésus de Nazareth. Mais que voulons-nous voir, une belle statue, une œuvre d’art de grande valeur, l’enthousiasme du peuple ? Rien de tout cela, car chaque année, si nous sortons de chez nous, c’est pour voir arriver Jésus, évoquant en quelque sorte l’attitude du peuple d’Israël lorsque, à l’entrée de ses tentes, il suivait des yeux Moïse qui allait à la rencontre de la Gloire de Dieu (cf. Ex 33,8).

Comme Moïse, nous pouvons nous aussi monter en présence du Seigneur pour nous entretenir avec lui, « face à face, comme un homme avec son ami » (v. 11). Nous pouvons le faire dans la prière, si nous imitons sa foi. Dans cette prière, Moïse a demandé au Seigneur une chose que nous cherchons nous aussi : qu’il lui « fasse connaître ses voies » (Ex 33,13). Dieu lui a promis : « Moi-même, je marcherai avec toi et je te donnerai du repos » (v. 14), et c’est dans cette confiance que le prophète a traversé le désert. Cependant, étant si grand, il n’a pas eu l’occasion de voir la face de Dieu (v. 20), et souvent sa confiance a diminué face aux épreuves de la vie. Nous, en revanche, nous pouvons contempler ce visage divin et sentir que ses pieds marchent à nos côtés. C’est la promesse que Dieu nous fait lorsque les pas du Nazaréen entrent dans notre quartier, traversent notre rue et s’arrêtent à la porte de nos maisons. Son regard d’amour dépouillé nous scrute et nous interroge, comme il l’a fait pour saint Pierre, en nous disant : « M’aimes-tu ? » (cf. Lc 22, 61 ; Jn 21, 15-17).

Frères, malgré notre indignité, notre continuelle ingratitude, répondons-lui toujours avec générosité : « Seigneur, tu sais que je t’aime ». Car en répondant ainsi, nous reproduisons dans notre vie l’attitude des Israélites, qui restaient  » prosternés  » devant les portes de leurs tentes, lorsque la gloire de Dieu descendait sur eux (v. 10). Dans cette attitude d’adoration, soyons dociles aux motions de son Esprit afin que, comme la nuée de feu, Il guide notre marche dans ce désert (cf. Ex 40, 37).

Comme il serait triste que, chaque Vendredi saint, nos cœurs restent simplement à « regarder » une scène curieuse, sans se prosterner devant le passage de Jésus, sans ressentir comme Pierre son invitation à le suivre (cf. Jn 21, 19). Quel dommage que nous n’ayons pas compris que c’est en nous attachant à sa Croix que nous pouvons marcher avec lui, et que nous n’ayons pas perçu que c’est lui qui porte ce joug pour que nous trouvions le repos.

Frères, aujourd’hui le Seigneur vient, comme chaque année, comme à chaque instant, à notre rencontre, suivons-le, en le portant sur nos épaules, en le consolant dans la plaie ouverte de nos frères souffrants. Demandons-lui de nous montrer comment nous devons « glorifier Dieu » par notre vie, en faisant de notre service une louange, dans notre travail quotidien, dans notre famille, dans notre engagement à créer une société plus fraternelle, bref, dans le témoignage du bien que nous pouvons tous donner, quelle que soit la vocation à laquelle nous avons été appelés (cf. Jn 21, 19).

Que Jésus de Nazareth, du haut du Calvaire, vous bénisse et que sa Mère douloureuse veille sur vous. Et n’oubliez pas de prier pour moi.

Fraternellement vôtre,

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 22 mars 2024, vendredi des Douleurs.

François

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Rédaction

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