À la suite du décès de Robert Badinter ce 9 février 2024, l’Église de France a exprimé, dans un tweet publié le même jour, sa gratitude envers l’ancien ministre de la justice à qui l’on doit l’abolition de la peine de mort en France : « Les évêques de France rendent grâce pour l’inlassable combat de M. Robert Badinter en faveur de la dignité humaine. »
Mort à 95 ans, Robert Badinter laisse à la postérité ce combat contre la peine de mort, ainsi qu’un discours mémorable à l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, où il demandait solennellement aux parlementaires d’avoir le courage de voter sa proposition de loi. L’ancien garde des Sceaux s’est également battu pour des meilleures conditions de vie dans les prisons. Le 9 octobre 1981, la peine de mort était abolie en France.
Si la peine capitale relève de la législation de chaque pays, qu’un nombre assez important applique encore, tous les papes de ces dernières décennies se sont exprimés en faveur de la dignité humaine. La nouvelle constitution du Vatican, qui a pris effet le 22 février 2001, a aboli officiellement la peine de mort. Le pape Paul VI l’avait abolie en 1969, mais la peine capitale était restée inscrite dans la Constitution de 1929.
En juin 2018, le Saint-Père François a apporté une modification au Catéchisme de l’Église en qualifiant la peine de mort « d’inadmissible, quelle que soit la gravité du délit commis par le condamné, car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité de la personne (..) Cette peine implique un traitement cruel, inhumain et dégradant ».
Dans sa dernière encyclique Fratelli tutti publiée en octobre 2020, le pape François affirmait que l’Église s’engageait résolument à proposer à ce que la peine de mort soit abolie dans le monde entier.
« J’appelle toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour l’abolition de la peine de mort dans le monde entier. La société peut réprimer le crime sans priver définitivement ses auteurs de la possibilité de se racheter » écrivait-il, dans un tweet publié en octobre 2022.