Les suites de l'attaque d'une église par un kamikaze de Boko Haram à Kaduna © AED/ACN

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Les assassinats de chrétiens nigérians se multiplient

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89 % des chrétiens tués dans le monde le sont au Nigeria

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Par Amy Balog

Le nombre de chrétiens nigérians tués ou enlevés en raison de leur foi a considérablement augmenté depuis 2020, selon un rapport d’un groupe parlementaire britannique qui a été publié le 4 juillet.

Le nouveau rapport du Groupe parlementaire multipartite (APPG) pour la Liberté internationale de religion ou de croyances fait état du fait que les violations de la liberté religieuse dans les pays d’Afrique de l’Ouest se sont aggravées au cours des trois dernières années, en soulignant notamment la vulnérabilité croissante des communautés chrétiennes, humanistes et musulmanes modérées.

Le rapport du Nigeria : Unfolding Genocide ? met en lumière une étude de Portes Ouvertes qui montre que 89 % des chrétiens tués dans le monde le sont au Nigeria et que le gouvernement du pays « n’a pas encore réagi de manière adéquate à la crise ».

Divers groupes extrémistes ont mené des attaques de manière indépendante, mais il y a un « recoupement entre les motivations, les tactiques et l’idéologie », souligne le rapport.

Le rapport cite des données fournies par l’organisation caritative catholique Aide à l’Église en détresse (AED), montrant qu’« il y a de plus en plus de preuves que les groupes de bandits peuls travaillent avec Boko Haram/ISWAP ».

Nigeria : Unfolding Genocide ? a révélé que les personnes ayant apporté des témoignages étaient divisées sur la question de savoir si le terme « génocide » décrivait correctement la situation au Nigeria.

Mais le rapport a également noté « des alertes de personnes résidant au Nigeria concernant le risque que la violence réponde à la définition de génocide » – y compris la Chambre des représentants du Nigeria en 2018.

L’AED a fourni des preuves que des Nigérians de haut rang ont systématiquement qualifié les attaques de génocide, notamment le Southern and Middle Belt Leaders Forum et l’évêque Matthew Kukah de Sokoto.

Le P. Joe Bature Fidelis, qui a encadré des projets parrainés par l’AED au Nigeria, a déclaré que la pauvreté allait probablement s’aggraver en raison de la violence.

Il a fait remarquer : « Les auteurs confondent le contexte avec d’autres facteurs tels que le changement climatique, le traitement injuste et la marginalisation pour se cacher et perpétrer des crimes ».

Les personnes interrogées ont souligné que le changement climatique n’était pas la cause première des récentes tragédies au Nigéria. À ce sujet, l’évêque Jude Arogundade d’Ondo a déclaré que « Suggérer ou établir un lien entre les victimes de la terreur et les conséquences du changement climatique n’est pas seulement trompeur, mais c’est aussi remuer le couteau dans la plaie de tous ceux qui ont souffert du terrorisme au Nigéria » et ont exhorté le gouvernement britannique à reconsidérer son approche de la crise humanitaire. 

Le rapport recommande également que le gouvernement britannique reconnaisse la dimension religieuse du conflit et que les violations des droits de l’homme qui y sont associées soient régulièrement évoquées lors des réunions bilatérales avec le gouvernement nigérian.

L’APPG demande également au gouvernement britannique d’inciter ses homologues nigérians « à autoriser des organismes indépendants à enquêter sur les allégations d’atrocités et à soutenir une commission d’enquête internationale chargée d’examiner la crise sécuritaire au Nigeria ».

Le rapport souligne que la persécution fondée sur la foi est « très pertinente pour le partenariat de défense et de sécurité entre le Royaume-Uni et le Nigéria », tout en ayant « des implications pour l’ensemble de la région et du continent ».

Les personnes interrogées ont également suggéré que « la pandémie de COVID-19 a considérablement aggravé la situation de communautés déjà vulnérables » et que les problèmes de sécurité qui en résultent « pourraient menacer l’existence même de l’État nigérian ».

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Rédaction

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