« Ce voyage est un signe très important pour l’Église en Mongolie, un signe d’attention et de proximité du Saint-Père pour notre petite et jeune communauté » : c’est ce qu’a dit le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator, commentant la confirmation officielle (le 3 juin) par le Saint-Siège du voyage apostolique du pape François en Mongolie, du 31 août au 4 septembre 2023.
Dans un entretien avec Vatican News, le missionnaire de la Consolata en Mongolie depuis une vingtaine d’années et le plus jeune membre du Collège des cardinaux (créé cardinal par le pape François le 27 août 2022) a déclaré que « la présence du successeur de saint Pierre » en Mongolie est « un véritable encouragement pour tous les fidèles et les missionnaires » et que « le pape a toujours manifesté une considération particulière pour les périphéries du monde, en tant que lieux privilégiés de témoignage ».
Le cardinal Marengo « souhaite que ce voyage marque une étape supplémentaire dans la construction de relations de confiance et d’amitié, au sein desquelles l’Évangile est vécu et témoigné ».
Il souhaite aussi que la Mongolie « soit mieux connue dans le monde » : « La visite du Saint-Père, dit-il, contribuera certainement à mettre en évidence la beauté de cette terre et la noblesse de son peuple. »
Le cardinal souligne que « pour la petite communauté catholique » « ce sera un don particulier de la grâce, en pensant au travail silencieux et fructueux de tant de missionnaires qui ont donné leur vie pour l’Évangile et qui continuent à le faire, loin des projecteurs, pour le seul bien des peuples auxquels ils ont été envoyés ».
« La fraîcheur spirituelle »
L’Église en Mongolie, raconte le card. Marengo, est une Église « pauvre et petite », « mais dans les petites communautés, l’entraide est particulièrement forte et les liens qui se forment entre les personnes sont marqués par un sens élevé de la vérité et de l’authenticité ».
« Les personnes qui nous rendent visite de l’extérieur sont souvent marquées par quelque chose de l’ordre de la fraîcheur spirituelle, affirme le cardinal. En tant que missionnaire au service de cette Église depuis une vingtaine d’années, je peux témoigner de cette fraîcheur. »
Le missionnaire note également que « formellement, l’Église en Mongolie est née ces dernières années », mais « dans un pays qui a une longue histoire » « on peut trouver des traces de la présence chrétienne à certaines époques ».
En Mongolie, « le christianisme était déjà connu et pratiqué vers l’an 1 000 et nous aimons renouer idéalement avec cette ancienne tradition », raconte le cardinal. « L’année dernière, ajoute-t-il, nous avons célébré les 30 premières années de présence effective de l’Église catholique dans le pays à l’époque contemporaine. »
Les catholiques sont peu nombreux en Mongolie : « La préfecture apostolique d’Oulan-Bator (qui couvre tout le territoire du pays), raconte le card. Marengo, compte environ 1 500 fidèles catholiques locaux, auxquels s’ajoutent les quelques étrangers présents pour des raisons professionnelles ou diplomatiques. La communauté missionnaire compte 75 missionnaires, représentant 10 congrégations religieuses et 27 nationalités…. Il y a au total 29 prêtres (dont deux locaux), 36 religieuses, six religieux non prêtres et trois missionnaires laïcs. Il y a 9 lieux de culte officiellement enregistrés. »
« Le travail missionnaire » dans le pays « prend la forme de projets de promotion humaine, auxquels s’ajoutent la recherche culturelle et le dialogue interreligieux ».
Le dialogue interreligieux : « moyen de témoignage pour l’Église »
Le cardinal souligne que « le dialogue interreligieux fait partie de l’évangélisation non pas tant en tant que stratégie que comme moyen de témoignage pour l’Église ».
En Mongolie, « la coexistence interreligieuse est un héritage qui nous vient de loin, enraciné dans la politique de tolérance des Khans mongols ».
« La relation interreligieuse est comme une amitié, poursuit le card. Marengo, une histoire toujours basée sur la confiance mutuelle et construite au fil du temps. Il s’agit de vivre ensemble, de cheminer ensemble. »
Selon lui, « la notion de minorité vient d’une observation extérieure » : « Ici, souligne-t-il, nous ne pensons pas en ces termes, nous pensons plutôt à la manière de vivre la fidélité à l’Évangile au quotidien. »