Prions pour que l’Église, fidèle à l’Évangile et courageuse dans son annonce, soit un lieu de solidarité, de fraternité et d’accueil. Qu’elle vive de plus en plus la synodalité.
Dans son éditorial, le père Daniel Régent nous rappelle que « L’Église est aussi un ferment dans le monde, « un signe de contradiction » disait saint Jean Paul II, reprenant le mot de Syméon au Temple lorsqu’il accueillait l’enfant Jésus porté par ses parents (cf. Lc 2,34). Ce ferment se sème par la parole, par le comportement, par une liberté joyeuse qui appelle et conteste tout à la fois. Nous voudrions que nos églises soient accueillantes, mais si rien ne transpire à l’extérieur de la joie d’être au Christ, qui frappera à la porte ?… »
Nous pouvons faire nôtre cette prière qui conclut son édito:
Seigneur, guide ton Église au dedans et au dehors ! Fais-en une Église de pauvres ! Sois béni pour le chemin sur lequel tu nous fais « avancer ensemble » : synodalité…
Edito du p. Daniel Régent
Après les échanges dans les groupes paroissiaux, les rapports diocésains ont rassemblé les réflexions locales en vue du synode des évêques sur la synodalité en octobre 2023. L’intention de prière du pape de ce mois d’octobre est un bon relais pour garder l’attention éveillée. Nous regardons ce qui peut déjà être mis en œuvre afin de faire vivre la fraternité, l’accueil, la solidarité ; et nous prions avec ferveur pour le devenir de l’Église.
Notre prière s’élève pour que l’Église soit fidèle à l’Évangile, au Christ. Sa Parole est un ferment au cœur de nos vies. La fidélité n’est pas de se conformer à ce qui s’est toujours fait. Il ne s’agit pas de brader l’héritage, mais de percevoir en lui comment des hommes et des femmes ont osé vivre leur époque, à la lumière de l’Esprit Saint. Dans les traces qu’ils nous donnent nous accueillons l’invitation à faire de même. La Tradition (le mot signifie transmission) appelle à vivre la fidélité même du Christ envers son Église.
L’Église est aussi un ferment dans le monde, « un signe de contradiction » disait saint Jean Paul II, reprenant le mot de Syméon au Temple lorsqu’il accueillait l’enfant Jésus porté par ses parents (cf. Lc 2,34). Ce ferment se sème par la parole, par le comportement, par une liberté joyeuse qui appelle et conteste tout à la fois. Nous voudrions que nos églises soient accueillantes, mais si rien ne transpire à l’extérieur de la joie d’être au Christ, qui frappera à la porte ?
Un jugement sévère menace l’Église aujourd’hui. Il vient de l’intérieur. Positivement, beaucoup souhaitent que la vie ecclésiale ne se limite pas à la messe du dimanche, qu’elle soit un lieu de fraternité et de solidarité. Certains souhaitent qu’elle ressemble à la vie d’une famille. Que chacun puisse avoir non pas une place, mais un rôle à jouer, et apporte sa pierre à l’édifice, selon son charisme. Les portes de nos églises sont-elles ouvertes ? Beaucoup disent manquer d’air. Attention ! Que ceux qui font ce constat n’attendent pas des autres des changements clé en main ; qu’ils se mettent en route docilement sous l’inspiration de l’Esprit.
Le jugement vient aussi de l’extérieur. On entend que l’Église n’a plus rien à dire à ce monde en évolution rapide, qu’elle est passéiste et rétrograde ; qu’elle prêche la morale sans l’observer. Ces jugements sont selon l’esprit du monde. Ils cachent la déception d’une attente qui travaille au cœur des hommes. Oui, l’Esprit est à l’œuvre. C’est vrai, les chrétiens sont des pécheurs et ils ont beaucoup à dire de la miséricorde divine. Hélas, ces jugements dans lesquels on se drape, empêchent ceux qui les prononcent de pouvoir s’avancer pauvres au milieu des pauvres de l’Église.
Seigneur, guide ton Église au dedans et au dehors ! Fais-en une Église de pauvres ! Sois béni pour le chemin sur lequel tu nous fais « avancer ensemble » : synodalité.
Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
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