Rencontre du pape François avec les Inuits canadiens
Zenit – vendredi 29 juillet 2022
Cette ville, de 7 500 habitants, est la plus grande du territoire administratif du Nunavut, qui se trouve dans l’immense région nord-est du Canada. Dans ce territoire recouvert de neige et de glace, depuis le début d’octobre jusqu’au début de juin, où les températures descendent à -45°C en janvier, vit depuis un temps immémorial, un peuple qu’on appelle les Inuits.
Ici, comme dans tant d’autres régions du Canada, le gouvernement canadien avait établi des écoles résidentielles qui séparaient les enfants de leurs familles, avec l’objectif de les assimiler à la culture canadienne et faire d’eux des citoyens à part entière, selon la mentalité de l’époque. Puisqu’un bon nombre de ces écoles ont été gérées par des catholiques, le Saint-Père est venu demander pardon pour les souffrances qu’y ont subies tant d’enfants et de familles.
Le pape François a d’abord rencontré en privé des anciens élèves de ces écoles résidentielles, pour entendre de vive voix leurs expériences et leurs souffrances. Après leur avoir demandé pardon, le Pape les invita à prier avec lui le Notre Père et leur donna sa bénédiction.
« Merci, pour ce que vous avez eu le courage de dire, en partageant de grandes souffrances qu’on n’aurait pas pu imaginer. Cela a ravivé en moi de l’indignation et la honte qui m’accompagnent depuis des mois » dira-t-il peu après dans son discours devant la foule, qui s’est rassemblée dans la cour extérieure de l’école élémentaire Nakasuk.
Sur l’estrade à l’extérieur de cette école, le Saint-Père a été accueilli par les anciens du peuple inuit et a ensuite pu apprécier, avec les nombreuses personnes inuites présentes, de la musique, des danses et des chants inuits, y compris le « chant de gorge » qui est unique au monde.
Dans son discours, le Saint-Père leur a dit : « Ici aussi, j’aimerais vous dire que je suis très attristé et que je veux vous demander pardon pour le mal qu’ont commis un bon nombre de catholiques dans ces écoles qui ont contribué aux politiques d’assimilation culturelle et d’affranchissement. »
« Nous sommes ici avec la volonté de parcourir ensemble un chemin de guérison et de réconciliation qui, avec l’aide du Créateur, nous aide à mettre en lumière ce qui s’est passé et à dépasser l’obscurité du passé. »
« Vous avez allumé le kudlik (une lampe inuite). Celle-ci, en plus de donner de la lumière pendant les longues nuits de l’hiver, permettait, en diffusant de la chaleur, à résister aux rigueurs du climat. Elle était donc essentielle à la vie. Aujourd’hui encore, cette lampe est un beau symbole de la vie, d’une vie lumineuse qui ne cède pas à l’obscurité de la nuit. Vous êtes ainsi : un témoignage de la vie qui ne s’éteint pas… d’une lumière qui brille et que personne n’arrive à suffoquer. »