Source : Bureau de presse du Saint-Siège
Très Saint-Père,
Jésus nous fait une puissante leçon de pédagogie lorsqu’il se joint à la marche des deux disciples désenchantés sur le chemin d’Emmaüs ! Comprenant leur désarroi, il prend la route avec eux. Il écoute leurs doléances. Il éclaire leur foi jusqu’à la révélation de sa présence par le geste qui les propulse vers la mission. Jésus disparait soudainement, laissant à l’Esprit Saint le soin de les accompagner vers la vérité tout entière. Le Seigneur a pansé leurs plaies et apaisé leurs désillusions. Il a changé le sens de leur existence et infléchi la trajectoire de leur vie en les dirigeant vers ceux et celles qui sont en quête d’un message d’espérance pour vivre dans la dignité d’enfants de Dieu.
Vous voici au Québec, Très Saint-Père, précisément en ce Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, marchant sur les chemins qu’a foulés il y a près de trois siècles et demi notre premier et vaillant évêque et pasteur, saint François de Laval. Sa mission à été poursuivie par des myriades de disciples-missionnaires venus de tous les horizons et brûlants du même feu sacré d’annoncer l’Évangile en cette terre d’Amérique. En dépit de réalisations exceptionnelles, les routes ont été parsemées d’embûches, éclaboussant la beauté du message évangélique. Des scandales ont éclaté, de divisions se sont opérées, la foi s’est affadie. Un puissant appel à la guérison et à la réconciliation s’est élevé de coeurs et de vies meurtris, comme une tempête dont l’écho a résonné jusqu’à vous.
Vous avez entendu les récriminations et reconnu leur gravité. Et comme le Maître d’Emmaüs, vous avez pris la route pour venir marcher avec nous sur le chemin de la guérison et de la réconciliation. Ensemble, nous engageons une démarche d’ouverture à nos réalités particulières en reconnaissant bien humblement nos défaillances. Mais surtout, nous cherchons les remèdes capables non seulement d’extirper le mal à sa racine mais de mener nos communautés assoiffées de justice, d’unité et de paix vers une guérison complète.
Heureusement pour nous, Très Saint-Père, vous ne disparaissez pas comme Jésus à Emmaüs après avoir partagé le pain ! Bien au contraire, vous êtes et demeurez dans notre monde un modèle inspirant de réconfort, de sagesse et d’enseignements puisés aux sources vivifiantes de la Parole dont vous parcourez inlassablement les sentiers.
Tant de personnes vous doivent leur plus sincère reconnaissance. Celles qui sont ici rassemblées et celles qui vous accompagnent tout au long de votre pèlerinage en terre canadienne, notamment. Mais en premier lieu, nos frères et nos soeurs des Premières Nations, les Métis et les Inuit de chez nous. Votre profonde et sincère sollicitude procure un baume pour la guérison de profondes blessures et un élan nécessaire dans le processus de réconciliation tellement bénéfique pour la paix.
nous-mêmes de vous accompagner, le mieux possible, sur la route de votre exigeante mission.
Merci, cher pape François, pour vos mots encourageants et interpellants. Nous aurions bien le goût de vous dire, comme les disciples d’Emmaüs à Jésus : « Reste avec nous », mais nous savons que votre présence de pasteur est attendue ailleurs, où d’autres frères et soeurs ont besoin d’être confirmés dans la foi.
Bonne route, Très Saint-Père ! Buen viaje Santo Padre y puede contar con nuestras humildes oraciones. Este pueblo lo quiere y necesita de su liderazgo y de su testimonio de fe. Que Jésus veille sur vous, ainsi que sa mère, la Vierge Marie et sa grand-mère, la Bonne Sainte Anne.
Les Hurons Wendat vous diraient Tiawenhk,
Les Innus Tshinashkumitin,
Les Innuits Qujannamiik,
Moi, je vous dis MERCI !