« Plus jamais de violence, plus jamais de conflits fratricides, plus jamais de guerre », a exhorté le cardinal Parolin en célébrant ce jeudi 7 juillet 2022 une messe dans le parc du mausolée de John Garang, à Djouba, la capitale du Soudan du Sud. Il a invoqué la bénédiction de Dieu sur ce jeune pays africain, terre « riche en ressources et en possibilités », mais « assombrie par la violence ».
Environ 15 000 personnes étaient présentes à la messe, avec le président Salva Kiir et le vice-premier président Riek Machar. Tous les évêques du Soudan du Sud ont concélébré avec le cardinal Parolin. Il y avait également des leaders anglicans, pentecôtistes, évangéliques et d’autres leaders chrétiens membres du Conseil des Églises, indique Vatican News.
Le cardinal Parolin a apporté « les salutations et la bénédiction du Saint-Père, le pape François, qui souhaitait vivement être ici aujourd’hui pour un pèlerinage œcuménique pour la paix et la réconciliation dans ce jeune pays, si plein d’opportunités et si gravement touché ».
Au cours de la cérémonie, le secrétaire d’État du Vatican a lancé des appels à « désarmer le mal » par le pardon, à « désamorcer la violence » par l’amour, à « résister à l’oppression » avec la douceur. Il a expliqué que « le mal du monde ne se gagne pas avec les armes du monde » et « la paix ne s’obtient pas avec la guerre ». « Si l’on veut la paix, on ne peut pas l’obtenir par la guerre », a-t-il rappelé.
Le cardinal a salué le peuple sud-soudanais, un peuple « accablé par le joug de l’oppression, de la pauvreté et du travail », a-t-il dit en reprenant les paroles du prophète Isaïe, « mais qui veut se réjouir de la liberté ».
En s’adressant aux fidèles, le cardinal Parolin a invité à renoncer « à la vengeance », à aimer et à pardonner « toujours » : « La chair nous pousse à répondre au mal de certaines manières », a-t-il expliqué, mais le Christ nous invite à nous ouvrir « au courage de l’amour ». Un amour qui « n’est pas emprisonné dans la mentalité de ‘œil pour œil, dent pour dent’, qui ne répond pas au mal par la vengeance, qui ne résout pas les conflits par la violence ».
« Le mal du monde ne peut être vaincu avec les armes du monde », a insisté le cardinal Parolin : « Si vous voulez la paix, vous ne pouvez pas l’obtenir avec la guerre. Si vous voulez la justice, vous ne pouvez pas l’obtenir avec des méthodes injustes et corrompues. Si vous voulez la réconciliation, vous ne pouvez pas utiliser la vengeance. Si vous voulez servir vos frères et sœurs, vous ne pouvez pas les traiter comme des esclaves. Si nous voulons construire un avenir de paix, il n’y a qu’un seul chemin à prendre : s’aimer les uns les autres pour vivre en frères et sœurs. »
Le cardinal a également souligné qu’il est temps pour les habitants du Soudan du Sud « d’être les artisans d’un nouvel avenir ». « L’heure est à la responsabilité et à l’action concrète, a-t-il dit, l’heure de faire tomber les murs de la haine, de briser le joug de toutes les injustices, de laver dans le pardon et la réconciliation les robes trempées dans le sang et la violence. »
Le card. Parolin a prié pour que « le Seigneur touche le cœur de tous, et en particulier de ceux qui occupent des postes d’autorité et de grande responsabilité, afin qu’il soit mis fin aux souffrances causées par la violence et l’instabilité et que le processus de paix et de réconciliation avance rapidement par des actions concrètes et efficaces ».