Soudan du Sud © ACN Photo

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Soudan du Sud : la visite du camp de Bentiu, « un coup de poing dans l’estomac »

Le card. Parolin dénonce les conditions inhumaines de vie des personnes déplacées

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« Nous ne pouvons pas accepter que, dans le monde d’aujourd’hui, des gens vivent dans de telles conditions », a déclaré le cardinal Parolin après avoir passé une journée du mercredi 6 juillet 2022 dans le camp de personnes déplacées de Bentiu, dans l’État d’Unity, au nord du Soudan du Sud, indique Vatican News du 7 juillet. La visite du camp « a été un coup de poing dans l’estomac », affirme le secrétaire d’État.

Le cardinal dénonce les conditions de vie de ceux qui « n’ont même pas le strict minimum pour survivre » : « Sans l’aide internationale de l’ONU, il n’y aurait aucune espérance », dit-il.

Tout au long de la journée, le cardinal Parolin a été accompagné par Mgr Stephen Nyodho Ador Majwok, évêque du diocèse de Malakal, dont fait partie Bentiu avec son camp de réfugiés.

« Nous sommes à la périphérie des périphéries », note le card. Parolin qui a échangé avec des personnes déplacées par la guerre civile (2013-2020). C’est dans l’État d’Unity qu’ont eu lieu les combats les plus intenses, provoquant le déplacement d’un grand nombre de civils. À ceux-ci se sont ajoutés ceux qui ont fui leurs maisons en raison des inondations.

Le camp de Bentiu, avec environ 150 000 personnes déplacées, se trouve sur une terre dévastée, submergée sur de longues périodes. 90% de la population a moins de 40 ans, il y a beaucoup d’enfants et pas d’école pour eux. Les gens sont poussés à vivre dans des conditions sanitaires inimaginables, sans eau potable, avec des égouts à ciel ouvert et avec des épidémies d’hépatite, de paludisme ou de choléra qui, périodiquement, frappent cet endroit.

« Ces gens voulaient vivre une vie digne, élever leurs enfants, mais deux catastrophes, l’une humaine, la guerre, et l’autre naturelle, les pluies, ont rendu leur vie vulnérable », explique Mgr Stephen Nyodho Ador Majwok, et ajoute que « la situation ne fait qu’empirer ».

Pour l’évêque, l’arrivée de l’envoyé du pape François a été « un moment merveilleux et historique pour le diocèse de Malakal » : « Il est venu défendre notre peuple. » Cette visite, poursuit Mgr Nyodho Ador Majwok, « renforcera la foi en l’Église de ces personnes, touchées par les atrocités, la guerre et les catastrophes naturelles ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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