Dans son message publié pour la VI Journée mondiale des pauvres, qui sera célébrée le dimanche 13 novembre 2022, le pape François « entre directement au cœur de la problématique », affirme Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Et il cite le pape : « Face aux pauvres, on ne fait pas de rhétorique, mais on se retrousse les manches et on met en pratique la foi à travers l’implication directe, qui ne peut être déléguée à personne. »
Mgr Fisichella est intervenu à la conférence de presse pour présenter le Message du pape sur le thème « Jésus Christ, il s’est fait pauvre pour vous » (cf. 2 Co 8, 9) ce mardi matin 14 juin 2022, à la Salle de presse du Saint-Siège. Mgr Graham Bell, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, participait à la conférence. Le pape François, a expliqué Mgr Fisichella, « à travers l’engagement du Dicastère pour l’évangélisation » qui « a la responsabilité de cette Journée mondiale, vivra ce moment avec la traditionnelle célébration eucharistique du dimanche 13 novembre et les différentes initiatives qui, au cours de la semaine précédente, atteindront les diverses formes de pauvreté de son diocèse de Rome ».
Dans son Message, note Mgr Fisichella, la « pensée » du pape « se développe en trois étapes qui permettent de tracer un chemin d’engagement concret et de solidarité responsable ».
Le premier, explique le président du Conseil pontifical, est « de refuser toute forme de ‘relâchement qui conduit à des comportements incohérents, comme l’indifférence envers les pauvres’ ». Le pape François « parle du ‘sommeil de l’indifférence’ dont il est nécessaire de se réveiller, précisément à travers l’engagement dans la charité ». À cet égard, Mgr Fisichella rappelle les paroles du pape prononcées lors de l’homélie du 29 novembre 2020 : « La charité est le cœur battant du chrétien: de même qu’on ne peut pas vivre sans battement, de même on ne peut pas être chrétien sans charité. …En réalité, c’est la seule chose gagnante, car elle est déjà projetée vers l’avenir, au jour du Seigneur, lorsque tout passera et que seul l’amour restera. »
« Le deuxième passage », poursuit Mgr Fisichella, est « celui d’assumer la solidarité comme forme d’engagement social et chrétien ». La solidarité, affirme le pape François, « c’est précisément cela: partager le peu que nous avons avec ceux qui n’ont rien, pour que personne ne souffre ». « En tant que membres de la société civile, explique le pape, nous maintenons vivant l’appel aux valeurs de liberté, de responsabilité, de fraternité et de solidarité. Et comme chrétiens, nous retrouvons toujours dans la charité, dans la foi et dans l’espérance le fondement de notre être et de notre agir. »
« Le troisième passage » du « chemin d’engagement concret » et de solidarité, poursuit ses explications Mgr Fisichella, « devient constructif avec l’image qui guidera les croyants dans la VIe Journée mondiale des pauvres ». Il s’agit de la citation de la deuxième Lettre de Paul aux chrétiens de Corinthe: « Jésus-Christ s’est fait pauvre pour vous. » (2 Co 8, 9).
« Le contexte » de la Lettre de l’apôtre est celui « de la collecte de fonds pour soutenir les pauvres de la communauté de Jérusalem ». Les Corinthiens « qui avaient adhéré immédiatement avec enthousiasme à cette initiative au fil du temps se fatiguent et deviennent moins généreux ». Le pape explique que le témoignage des chrétiens doit être soutenu par l’exemple que le Christ lui-même a donné: « La vraie richesse ne consiste pas à accumuler ‘des trésors sur la terre, où les mites et la rouille consument et où les voleurs entrent et volent’ (Mt 6, 19), mais plutôt dans l’amour mutuel qui nous fait porter les fardeaux les uns des autres afin que personne ne soit abandonné ou exclu. »
Le pape souligne qu’il existe deux formes de pauvreté : la première qui est « la misère, fille de l’injustice, de l’exploitation, de la violence » et la seconde, celle qui « se présente devant nous comme un choix responsable pour se décharger du lest et miser sur l’essentiel ».
« Que ce choix soit possible et réel, explique Mgr Fisichella, le pape François le montre par l’exemple de saint Charles de Foucauld ‘un homme qui, né riche, renonça à tout pour suivre Jésus et devenir avec lui pauvre et frère de tous’. »
« Un homme de nos jours, poursuit le président du Conseil pontifical, qui humainement n’a pas vu les fruits que sa sainteté a portés et, cependant, est passé à l’histoire pour son choix d’être pauvre. C’est donc à partir de ces pages que se déroulera l’engagement des Églises locales pour la célébration de la VIe Journée mondiale des pauvres. »