Conférence de presse dans l'avion Malte-Rome, 3 avr. 2022 © Vatican Media

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Malte : sur les migrants, le pape François invite les pays d’Europe à une « entente »

Malgré son problème au genou, le pape marche

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« Les migrants doivent toujours être accueillis ! », a réaffirmé le pape François dans l’avion qui le ramenait de Malte à Rome, dans la soirée de dimanche 3 avril 2022. Soulignant la générosité des pays limitrophes, le pape a invité à partager « le poids » de cet accueil et a de nouveau appelé de ses vœux « une entente avec les pays d’Europe ». Il a également dénoncé les « lager » des côtes libyennes et les « chemins de croix » des migrants renvoyés chez eux.

Sur le vol de retour de son 36ème voyage apostolique hors d’Italie, qui s’est déroulé à Malte les 2 et 3 avril 2022, le pape François a répondu à quelques questions des journalistes. Le temps imparti pour la traditionnelle conférence de presse était limité, étant donné la brièveté du trajet, le temps de l’atterrissage et celui réservé aux photos avec l’équipage, a souligné le directeur de la salle de presse du Vatican, Matteo Bruni.

Après avoir remercié les journalistes pour leur collaboration, le pape François a répondu à la première question, posée par une journaliste de la Télévision maltaise (TVM), Andrea Rossitto.

Sainteté, avant tout, merci pour votre présence à Malte. Ma question concerne la surprise de ce matin, dans la chapelle où est enterré saint Georges Preca (chapelle dédiée à la Vierge de la Médaille miraculeuse ; saint Georges Preca est très aimé des Maltais, ndlr): quelle était votre motivation pour faire cette surprise aux Maltais, et que retiendrez-vous de cette visite à Malte ? Et puis, comment va votre santé ? Nous vous avons vu, pendant ce voyage très intense. Cela s’est-il bien passé ? Merci mille fois.

« J’ai une santé un peu capricieuse, parce que j’ai ce problème au genou qui provoque des difficultés pour marcher, c’est un peu gênant, mais cela va mieux, au moins, je peux marcher. Il y a deux semaines, je ne pouvais rien faire. C’est lent ; nous verrons si cela diminue, mais je doute : à mon âge, on ne sait pas comment cela va se terminer, espérons que cela ira bien. »

« Et sur Malte. J’ai été content de cette visite, j’ai vu les réalités de Malte, un enthousiasme des gens, impressionnant, que ce soit à Gozo, à Malte, à La Valette et dans les autres lieux. Un grand enthousiasme le long des routes, j’ai été étonné. Cela a été un peu bref.

« Le problème que j’ai vu, pour vous – l’un des problèmes – c’est la migration. Le problème des migrants est grave parce que la Grèce, Chypre, Malte, l’Italie, l’Espagne sont les pays les plus proches de l’Afrique et du Moyen-Orient et ils débarquent ici, ils arrivent ici. Les migrants doivent toujours être accueillis ! Le problème, c’est que chaque gouvernement doit dire combien il peut en accueillir normalement pour qu’ils puissent vivre ici. C’est pourquoi il faut une entente avec les pays d’Europe, qui ne sont pas tous disposés à accueillir les migrants. Nous oublions que l’Europe s’est construite avec les migrants, n’est-ce pas ? Mais c’est comme cela… Au moins, ne pas laisser tout le poids peser sur ces pays limitrophes qui sont si généreux et Malte est l’un d’eux.

« Aujourd’hui, je suis allé dans le centre d’accueil des migrants et ce que j’ai entendu est terrible : la souffrance de ces personnes pour arriver ici, et puis les lager – ce sont des lager – sur les côtes libyennes, lorsqu’ils sont renvoyés. Cela semble criminel. Et c’est pour cette raison que c’est un problème qui touche le cœur de tout le monde. De même qu’avec tant de générosité, l’Europe fait place aux Ukrainiens qui frappent à la porte, ainsi devons-nous faire également envers les autres qui viennent de la Méditerranée. C’est un point sur lequel j’ai terminé ma visite et qui m’a beaucoup touché, parce que j’ai entendu les témoignages, les souffrances, qui sont plus ou moins les mêmes que dans ce petit livre – je crois en avoir parlé – qui est sorti, Hermanito, en espagnol, « petit frère », et tous les chemins de croix de ces gens. L’un d’eux, qui a pris la parole aujourd’hui, a dû payer quatre fois. Je vous demande d’y réfléchir. Merci ».

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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