L’ambassade d’Ukraine près le Saint-Siège, a annoncé, sur son compte twitter @UKRinVAT un « entretien téléphonique », ce samedi 26 février 2022, du pape François et du président Zelensky, dans un tweet en italien: « Le pape François a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président 🇺🇦 Volodymyr Zelensky. Le Saint-Père a exprimé sa douleur la plus profonde pour les événements tragiques qui surviennent dans notre pays. »
Soutien spirituel
Quelque 10 minutes plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a twitté en anglais sur son compte @ZelenskyyUa : « J’ai remercié le pape François de prier pour la paix en Ukraine et pour un cessez-le-feu. Le peuple ukrainien ressent le soutien spirituel de Sa Sainteté ».
Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, confirme que l’entretien téléphonique a bien eu lieu, mais il ne commente pas. Il n’indique donc pas non plus si c’est le pape François qui aurait eu l’initiative ou le président ukrainien. Mais Radio Vatican titre, en italien: « Le Pape téléphone à Zelensky ».
Le pape et le président se connaissent. Le 8 février 2020, le pape avait reçu au Vatican le président ukrainien qui l’avait invité à se rendre en Ukraine. La situation humanitaire et la paix avaient été au coeur de cette visite.
Rappelons qu’en avril 2016, le pape François avait demandé une collecte dans les paroisses d’Europe pour faire face à la crise humanitaire en Ukraine dans les régions frappées par le conflit du Donbass. « En plus de soulager les souffrances matérielles, ce geste de charité veut exprimer ma proximité et ma solidarité personnelle, et celles de toute l’Église », avait expliqué le pape au terme de la messe du Dimanche de la Miséricorde, le 3 avril 2016.
Appel de l’archevêque Shevchuk
Le Vatican annonce aussi que le pape a appelé l’archevêque Sviatoslav Shevchuk, un ami de l’époque de Buenos Aires.
Le Vatican indique que le pape a appelé, vendredi 25 février, l’archevêque majeur de Kiev-Halyč, des gréco-catholiques ukrainiens, Sviatoslav Shevchuk, qui se trouve à Kiev: le pape a demandé des informations sur la situation à Kiev et en Ukraine et il a exprimé « sa volonté de faire tout ce qui est en son pouvoir ».
« Le pape, continue Radio Vatican en italien, a remercié l’Église gréco-catholique ukrainienne pour sa proximité avec le peuple, pour son choix d’être proche du peuple et pour avoir mis à disposition les caves de la cathédrale de Kiev, devenues un véritable refuge. Enfin, il a assuré de ses prières et a donné sa bénédiction au peuple ukrainien souffrant. »
Nouveau tweet
Hier, vendredi, le pape avait fait poster un tweet, en russe et en ukrainien, en faveur de la paix, disant notamment que toute guerre est « une capitulation honteuse » devant le mal (une citation de Fratelli tutti, 261).
Ce samedi, le pape a de nouveau posté un tweet dans le quel il appelle de nouveau à la prière pour la paix, avec ses paroles prononcées mercredi 23 février, lors de l’audience générale: « Jésus nous a enseigné que l’on répond à l’absurdité diabolique de la violence par les armes de Dieu, par la prière et le jeûne. Que la Reine de la Paix préserve le monde de la folie de la guerre. » Avec deux mots-dièse: #PrionsEnsemble #Ukraine
Visite à l’ambassadeur russe
Hier, vendredi 25 février, le pape avait provoqué la stupeur par une autre initiative, cette fois, en direction de la Russie: malgré une souffrance aiguë au genou, il s’est rendu au siège romain de l’ambassade russe près le Saint-Siège où il a été reçu par l’ambassadeur, M. Alexandre Avdeïev.
Selon le Saint-Siège, « le Pape a voulu exprimer sa préoccupation concernant la guerre en Ukraine », après l’arrivée des troupes russes en Ukraine à l’aube, jeudi, 24 février.
L’ambassadeur a ensuite confié à l’agence Ria Novosti que « le pape François s’est dit très préoccupé par la situation de toute la population, tant dans le Donbass … que dans d’autres régions, il a exhorté à prendre soin des enfants, à prendre soin des malades et des souffrants, à prendre soin des gens. Selon lui, c’est le principal objectif chrétien ». Mais il a démenti, à l’agence Télam (Argentine) que le pape se soit proposé en médiateur.