Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a visité le séminaire orthodoxe russe Sainte-Geneviève à Épinay-sous-Sénart, en France, le dimanche 13 février 2022, indique un communiqué du séminaire.
Cette visite, a-t-il dit, « prend une dimension particulière en ces jours où nous célébrons le VIe anniversaire de la rencontre entre le pape François et le patriarche Kirill, rencontre qui marqua une étape historique dans les relations entre nos Églises ».
Le cardinal Koch, accompagné de Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié et président du conseil pour l’unité des chrétiens de la Conférence des évêques de France, ont été accueilli à la Maison Sainte-Geneviève par le recteur du séminaire, le p. Alexandre Siniakov. A été également présent Mgr Antoine (Sevryuk), archevêque orthodoxe de Chersonèse et d’Europe occidentale, collaborateur proche du patriarche Kirill.
Le cardinal Koch a adressé un discours à la communauté du séminaire dans lequel il a souligné que le séminaire russe en France joue « un rôle particulier » et même « unique » « dans les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique » : « Outre sa vocation pédagogique, il est un véritable pont entre nos Églises, a affirmé le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Non seulement les séminaristes formés ici peuvent mieux connaître le christianisme occidental, mais ils sont aussi pour de nombreux chrétiens d’Occident le visage de l’orthodoxie. En certain sens, votre séminaire est comme une icône vivante de l’orthodoxie russe grâce à laquelle de nombreux catholiques peuvent mieux la connaître et l’aimer. »
Il a noté que le séminaire orthodoxe russe en France « prolonge aussi les échanges fraternels, spirituels et intellectuels entre les orthodoxes de l’émigration russe et les catholiques français ».
Exprimant sa reconnaissance au patriarche Kirill « d’avoir été l’initiateur de ce séminaire », le cardinal Koch a espéré « vivement » que le séminaire « continuera pour de nombreuses années à faire entendre cette symphonie des voix des chrétiens d’Orient et d’Occident ».
« En se fondant sur l’étymologie du mot séminaire, a-t-il dit, on peut dire que votre séminaire fait germer de nombreux grains sur le chemin de nos Églises vers la pleine communion. Je ne doute pas que ces grains portent des fruits abondants pour que se réalise la prière du Seigneur : ‘Que tous soient un.’ »
Vénération de la Couronne d’épines du Christ : le card. Koch et le métropolite Hilarion
Rappelons qu’une vénération exceptionnelle de la Couronne d’épines du Christ – conservée à Paris dans la cathédrale Notre-Dame – a eu lieu le 12 février 2022 à Paris, en l’église Saint-Germain de l’Auxerrois, pour marquer l’anniversaire de la rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill.
À cette cérémonie ont pris part: le cardinal Kurt Koch et le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe russe.
« Des services orthodoxes avaient été célébrés devant cette grande relique du monde chrétien pendant de nombreuses années avant l’incendie de Notre-Dame de Paris », a rappelé le métropolite Hilarion. « Une relique majeure des Passions du Christ, la Couronne d’Épines, dirige nos yeux spirituels vers la Souffrance du Sauveur du monde… Nous offrons nos prières spéciales pour les chrétiens persécutés d’Afrique, dans diverses parties desquelles nous voyons la véritable extermination de nos frères et sœurs », a-t-il ajouté.
Conférence à Paris
Le 12 février 2022, une conférence sur « Le rôle des lieux saints communs et du pèlerinage dans les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine » a eu lieu au Centre spirituel et culturel russe à Paris. Elle a aussi été organisée pour le VIe anniversaire de la rencontre entre le pape François et le patriarche Kirill à La Havane et a vu la présence du cardinal Koch et du métropolite Hilarion.
Comme l’a noté le métropolite Hilarion dans son discours, « le pèlerinage et la vénération des sanctuaires communs ont joué et continuent de jouer un rôle clé dans le développement des relations bilatérales entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique ».
Comme exemple de la coopération orthodoxe et catholique dans le domaine du pèlerinage, il a cité les services réguliers orthodoxes auprès des reliques de Saint-Nicolas à Bari, la bonne collaboration entre Mission ecclésiastique russe de Jérusalem et la Custodie franciscaine de Terre Sainte; l’interaction orthodoxe-catholique en Espagne dans les pèlerinages le long du chemin de Saint-Jacques à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le séminaire et son recteur
Le séminaire orthodoxe Sainte-Geneviève est le premier et, à ce jour, l’unique établissement de formation des membres du clergé de l’Église orthodoxe russe en Europe occidentale, lit-on sur le site du séminaire. Son objectif est « d’aider le patriarcat de Moscou à se doter de pasteurs polyglottes, ouverts, connaissant leur propre tradition et l’héritage des chrétiens d’Occident, capables de mener un dialogue de confiance avec les autres Églises ».
Le séminaire forme de futurs prêtres pour des communautés orthodoxes en Europe occidentale et dans le reste du monde ainsi que « pour les pays où le patriarcat de Moscou exerce sa mission de façon ordinaire, notamment la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie ».
Le recteur du séminaire – le père Alexandre Siniakov – a étudié à la faculté de théologie de Toulouse, ainsi qu’à Paris, à Cambridge (Grande-Bretagne) et à Louvain (Belgique). Il est titulaire d’une maîtrise de théologie de l’Institut orthodoxe Saint-Serge et d’un doctorat en lettres classiques de l’École pratique des Hautes Études (Paris). Il est également l’auteur de nombreux articles et de livres : Comme l’éclair part de l’Orient, récompensé en 2018 par le prix du livre de spiritualité La Procure Panorama, et Détachez-les et amenez-les-moi.
Ce dernier ouvrage – honoré par le Prix littéraire 30 millions d’amis – parle de la vie des moines entourée des animaux, particulièrement de chevaux : « Il arrive qu’un moine se recueille auprès des chevaux sous leur abri, écrit le p. Alexandre. Il arrive qu’il aille à cheval par les chemins à la rencontre de l’inconnu et peut-être de l’abandonné. Il arrive qu’il murmure ses prières à l’oreille des chevaux comme un hymne de louange adressée par l’homme à l’univers. »
Il publie aussi aux éditions DDB son dernier livre Sois le berger de mes agneaux. Une spiritualité en harmonie avec la nature et les animaux.
