Devant l’inefficacité des pratiques diplomatiques internationales et pour relever les défis mondiaux actuels, « il est nécessaire de rester en mer, en naviguant sur l’horizon de la charité la plus large », a déclaré récemment le secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, a prononcé un discours à l’occasion de la rencontre « La diplomatie des valeurs et du développement », organisée par l’Association « Carità Politica » à Rome, le 20 janvier dernier, en présence de 35 ambassadeurs et représentants politiques.
Le secrétaire des Relations auprès des Etats a affirmé que, face aux défis communs qui se présentent à la communauté internationale, la diplomatie des valeurs « peut véritablement inspirer l’action des gouvernements » dans la mesure où elle vise à « promouvoir le bien de la famille humaine au-delà de tout intérêt particulier ».
Il a souligné « qu’une distance a été prise » par rapport à la Déclaration universelle des droits de l’homme. C’est « comme si le sens profond des droits de l’homme était contextualisable », a-t-il fait observer, relevant la « tentation subjectiviste moderne et post-moderne » de nier « leur lien avec l’humanité sur laquelle ils sont fondés ». A ce propos, l’archevêque a dénoncé l’intolérance de « groupes radicaux issus d’idéologies liées à la fameuse Cancel Culture » qui « s’enferment dans une défense acharnée de leur propre identité ».
Mgr Gallagher a rappelé la « dimension essentiellement sociale et relationnelle de la personne humaine », la famille étant « le premier lieu » où celle-ci « apprend à découvrir et à vivre sa dimension sociale ».
En proposant le concept de fraternité « comme modèle social universel », a expliqué Mgr Gallagher, le pape François appelle la politique internationale à « une approche intégrale » du développement qui inclut « un dialogue interdisciplinaire, en partant du principe que nous sommes tous des citoyens du monde avec des droits et des devoirs égaux ».
« Si la solidarité est le principe de planification sociale qui permet à ceux qui sont défavorisés de devenir égaux, la fraternité est ce qui permet aux égaux d’être divers », a-t-il poursuivi. Ainsi, la diplomatie des valeurs favorise « une action plus large et plus efficace pour la rencontre des peuples et pour la coopération selon leurs libres et authentiques sensibilités nationales ».