Mgr Michel Aupetit © Yannick Boschat @diocese-paris

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France: « Quand les commérages augmentent, on ne peut plus gouverner »

Un rétropédalage de la communication du Vatican

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« Quand les commérages augmentent, on ne peut plus gouverner », explique en substance le pape François en répondant à une question du Monde (Cécile Chambraud) sur la « démission » de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, lors de sa conférence de presse dans l’avion de retour entre Athènes et Rome, ce lundi 6 décembre 2021.

« Quand les commérages augmentent, augmentent, augmentent jusqu’à ruiner la renommée d’une personne, elle ne pourra pas gouverner », regrette le pape François.

Mais la transcription du Vatican en italien (nous reprenons ci dessous la traduction de Radio Vatican en français) a ôté le mot « secrétaire », signifiant l’embarras de la communication vaticane. Puisque la secrétaire n’est pas impliquée. Et l’audio de la conférence de presse n’est pas disponible.

De fait, Mgr Aupetit lui-même, qui a répondu aux « commérages » sur Radio Notre Dame le 27 novembre,  ne parle pas de « secrétaire ».

Il s’explique encore plus précisément dans une interview accordée le 13 décembre 2021 au Parisien.

Des observateurs à Rome se demandent si le pape François est toujours informé avec précision des cas qu’il doit trancher, et si la fameuse « écoute » synodale souhaitée par le Saint-Père n’a pas manqué quelque part.

D’autres se demandent pourquoi, une fois l’affaire tranchée à Rome, le pape encourage la presse à une enquête sérieuse: ne devait-elle pas précéder sa décision?

« Jeudi, à notre arrivée, nous avons appris que vous aviez accepté la démission de l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Pourquoi une telle hâte? », demande la journaliste.

Le pape répond: « En ce qui concerne le cas Aupetit, je me demande: mais qu’est-ce qu’il a fait de si grave pour devoir démissionner? Que quelqu’un me réponde, qu’a-t-il fait? »

La journaliste répond: « Un problème de gouvernance ou autre chose, nous ne le savons pas. »

Le pape répond: « Avant de répondre, je vous dirai: faites l’enquête. Parce que le risque existe de dire: il a été condamné. Qui l’a condamné?  L’opinion publique, les bavardages… on ne sait pas… Si vous savez pourquoi, dites-le, sinon je ne peux pas répondre.

« Et vous ne le saurez pas parce que c’était un écart de sa part, un écart envers le sixième commandement, mais pas total, des petites caresses et des massages qu’il faisait à la secrétaire. Voilà l’accusation. C’est un péché mais ce n’est pas l’un des plus graves, parce que les péchés de la chair ne sont pas les plus graves. Les péchés les plus graves sont ceux qui ont le plus d’angélisme: l’orgueil, la haine.

« Donc Aupetit est pécheur, tout comme moi – je ne sais pas, vous concernant… peut-être – comme Pierre, l’évêque sur lequel Jésus-Christ a fondé l’Église. Comment se fait-il que la communauté de l’époque ait accepté un évêque pécheur, et ce, avec un péché aussi angélique que celui de renier le Christ! Parce que c’était une Église normale, habituée à se sentir toujours pécheresse. C’était une Église humble.

« On voit que notre Église n’a pas l’habitude d’avoir un évêque pécheur. On fait semblant de dire: mon évêque est un saint…. Non, tout comme ce bonnet rouge, nous sommes tous pécheurs. Mais quand les commérages augmentent, augmentent, augmentent jusqu’à ruiner la renommée d’une personne, elle ne pourra pas gouverner. Non pas parce qu’elle a perdu sa renommée non pas à cause de son péché, qui est un péché – comme celui de Pierre, comme le mien, comme le vôtre, mais à cause des commérages des gens. C’est pourquoi j’ai accepté sa démission, non pas sur l’autel de la vérité mais sur celui de l’hypocrisie. »

© Traduction de Vatican News

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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