Présidence de la CEF, 13 déc. 2021 © Vatican Media

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France: le pape François remercie beaucoup les évêques

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Audience à la présidence de la Conférence des évêques de France

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« Le Saint-Père nous a beaucoup encouragés, remerciés et il a souligné la dignité de notre attitude, de notre manière de prendre en compte le rapport de la Ciase » : c’est ainsi que le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a résumé l’attitude du pape François à l’égard de l’Eglise en France, à l’issue de l’audience accordée à la présidence de la CEF par le pape François, ce lundi matin.

Mgr de Moulins-Beaufort, et les deux vice-présidents de la CEF, Mgr Olivier Leborgne et Mgr Dominique Blanchet, ainsi que le père Hugues de Woillemont, secrétaire général, ont rencontré le pape François dans sa bibliothèque ce lundi matin 13 décembre 2021. Au cours d’un bref point presse au Séminaire pontifical français dans l’après-midi, ils ont évoqué la teneur de leur rencontre.

Celle-ci, a précisé d’emblée Mgr de Moulins-Beaufort, a eu lieu comme chaque année selon la coutume de la Présidence épiscopale française, après l’assemblée plénière de novembre de Lourdes, afin de rendre compte au Saint-Père des travaux.

Lourdes : conversion et nouvel élan

La rencontre s’est déroulée « dans le climat habituel », « à la fois paternel et fraternel », a souligné le président de la Conférence des évêques de France. Les évêques ont surtout rendu compte au pape, qui les a écoutés « avec beaucoup d’attention », de la « conversion » qu’ils ont vécue à Lourdes, ainsi que des décisions qu’ils ont prises. « Le Saint-Père nous a beaucoup encouragés, remerciés et il a souligné la dignité de notre attitude, de notre manière de prendre en compte le rapport de la Ciase ». Il les a encouragés à « continuer à le faire de manière synodale ».

Pour Mgr Leborgne, cette assemblée plénière a été « une véritable aventure spirituelle pour tous », elle a marqué « un passage » après le « choc » et la « sidération », y compris pour les fidèles et les prêtres. « Nous avons accueilli le rapport de la Ciase pour ce qu’il est », a-t-il dit, « nous l’avons travaillé et nous nous sommes laissé travailler par lui ». Les évêques sont rentrés de Lourdes avec « un élan » nouveau.

Le pape a encouragé les évêques à mettre « les personnes victimes » au cœur de leur attention et s’est montré « particulièrement intéressé » par la présentation qui lui a été faite de la manière dont l’Eglise en France, jusque dans les années 70, a essayé de s’occuper des « prêtres à problèmes ».

Le président de la CEF a souligné qu’il avait remis une note écrite au pape, lui exposant « ce que nous avons à dire sur le sujet », et en particulier sur ce qui a été « le moteur » de l’attitude des évêques à Lourdes, le fait de se « placer devant le Christ » et « devant notre responsabilité d’évêques à l’égard des personnes victimes, et à l’égard du Christ qui nous envoie en mission ».

Le pape recevra les membres de la Ciase

Mais la question de la méthodologie du rapport, mise en doute par certains, n’a pas été abordée par le pape. C’est sur les « décisions prises » lors de l’assemblée plénière, et sur la reconnaissance de la « responsabilité » que le pape a encouragé les évêques. Si le débat sur le terme employé de « systémique » n’a pas non plus été abordé lors la discussion avec le Saint-Père, celui-ci n’en est pas moins « très décidé à agir », également dans les autres pays, estime Mgr de Moulins-Beaufort.

Quant à la visite de la Ciase, qui a été reportée, le pape a confirmé son accord de principe. La date reste maintenant à déterminer.

Entretemps, selon l’Afp dans Ouest-France de ce dimanche 12 décembre, une des membres de la Ciase, Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm et à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a rencontré jeudi à Rome le père Hans Zollner, président du Centre pour la protection de l’enfance de l’Université pontificale grégorienne à Rome. L’occasion, dit-elle, de lui exposer en détail notre méthodologie et principaux résultats.

Un autre rendez-vous, annuel aussi, est prévu pour la CEF en janvier, avec les conférences épiscopales de Suisse et d’Allemagne, qui ont déjà fait « un gros travail » sur ce sujet, avec des méthodologies différentes de celle employée par la Ciase.

Le diocèse de Paris et la tristesse du pape

Quant à la démission de Mgr Michel Aupetit, le pape a exprimé « sa tristesse devant cette situation et devant la décision qu’il a eu à prendre » et il a redit ce qu’il avait dit dans l’avion, à savoir qu’il avait pris cette décision « sur l’autel de l’hypocrisie et non sur l’autel de la vérité ». Pour le Saint-Père, a confirmé Mgr de Moulins-Beaufort, « le climat qui a été créé ne permettait pas à Mgr Aupetit de gouverner le diocèse paisiblement. ». Il a également redit « son estime pour l’action pastorale » de l’archevêque émérite de Paris.

Le pape, a expliqué le président de la CEF, a effectivement invité les médias, dans l’avion, à enquêter, mais aussi à distinguer entre « ce qui relève du gouvernement d’un diocèse » et « des faits plus ou moins établis » concernant la personne. Surtout, il a fait la différence entre « le peuple de Dieu qui souffre » et, ce sont ses mots, « les belles âmes qui poussent facilement des cris » et n’acceptent pas « que les évêques puissent être pécheurs ».

 

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Hélène Ginabat

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