« Les évêques [de France] viendront me voir ce mois-ci et je leur demanderai de me l’expliquer », déclare le pape François à propos du rapport de la CIASE, en répondant à une question du Monde (Cécile Chambraud), lors de sa conférence de presse dans l’avion de retour entre Athènes et Rome, ce lundi 6 décembre 2021.
« Concernant le rapport Sauvé sur les abus: l’Église avait une responsabilité institutionnelle et le phénomène avait une dimension systémique. Que pensez-vous de cette déclaration et que signifie-t-elle pour l’Église universelle? », demande la journaliste.
Le pape François répond: « Quand on fait ces études, il faut être prudent avec les interprétations qui sont données dans le temps. Lorsque vous réalisez une étude sur une période aussi longue, vous risquez de confondre la façon de voir le problème il y a 70 ans avec la façon de voir maintenant. Je voudrais juste dire ceci comme un principe: une situation historique doit être interprétée avec l’herméneutique de l’époque, pas la nôtre.
« Par exemple, l’esclavage. On dit que c’est une brutalité. Les abus d’il y a 70 ou 100 ans sont une brutalité. Mais la façon dont ils étaient vécus n’est pas la même qu’aujourd’hui: par exemple, dans le cas des abus dans l’Église, l’attitude était d’étouffer l’affaire. Une attitude qui est malheureusement aussi utilisée dans un grand nombre de familles, dans les quartiers. Nous disons, non, ceci ne doit pas être couvert. Mais nous devons toujours interpréter avec l’herméneutique de l’époque, pas avec la nôtre.
« Par exemple, la célèbre étude d’Indianapolis a été invalidée à cause de l’absence d’interprétation correcte: certaines choses étaient vraies, d’autres pas. Elles se mélangeaient. La segmentation temporelle est utile. Concernant le rapport: je ne l’ai pas lu, je n’ai pas écouté le commentaire des évêques français. Les évêques viendront me voir ce mois-ci et je leur demanderai de me l’expliquer. »
© Traduction de Vatican News