P. Lombardi © Vatican Media

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Le pape François remet les Prix Ratzinger 2020 et 2021 aux lauréats

Hommage appuyé du pape François à son prédécesseur, Benoît XVI

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« Comme nous le savons, les mots de la troisième lettre de Jean : « cooperatores veritatis » sont la devise qu’il a choisie lorsqu’il est devenu archevêque de Munich. Ils expriment le fil conducteur des différentes étapes de toute sa vie, de l’étude à l’enseignement académique, au ministère épiscopal, au service de la Doctrine de la Foi – à laquelle il a été appelé par saint Jean-Paul II il y a 40 ans – jusqu’à son Pontificat, caractérisé par un magistère lumineux et par un amour sans faille pour la Vérité. Cooperatores Veritatis est donc aussi la devise qui apparaît sur le diplôme qui est remis aux lauréats, afin qu’elle continue à inspirer leur engagement »: le pape François a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, Benoît XVI, à l’occasion de la remise du Prix Ratzinger 2021.

Le pape a ajouté: « Ce sont des paroles dont chacun de nous aussi peut et doit s’inspirer dans son activité et dans sa vie, et que je vous laisse à tous, chers amis, comme un souhait, avec ma bénédiction. Merci. »

Le pape François a en effet reçu en audience dans la Salle Clémentine du Vatican, ce samedi 13 novembre 2021, les membres de la « Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI », pour la remise du Prix Ratzinger 2021, arrivé à sa onzième édition.

Les lauréats de cette année sont les professeurs Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz et Ludger Schwienhorst-Schönberger.

A la même occasion, les deux lauréats du Prix Ratzinger 2020, le Prof. Jean-Luc Marion et le Prof. Tracey Rowland, ont également été invités à y participer. L’an dernier, la situation sanitaire a imposé l’annulation de l’audience papale déjà programmée.

Les lauréats sont ensuite allés saluer le pape émérite Benoît XVI qui les connaît personnellement.

Après les paroles du p. Federico Lombardi, S.I., président de la Fondation et la présentation du profil des lauréats, le pape François a prononcé son discours.

Voici notre traduction rapide, de travail, de l’italien, de l’allocution du pape François à l’occasion de cette cérémonie.

AB

Les lauréats du Prix Ratzinger 2020 et 2021 © fondazioneratzinger.va/

Les lauréats du Prix Ratzinger 2020 et 2021 © fondazioneratzinger.va

Discours du pape François

Chers frères et soeurs,

Je vous souhaite à tous de tout coeur la bienvenue. Je remercie le cardinal Ravasi, Mgr Voderholzer et le p. Lombardi de leur paroles d’introduction et de présentation.

Je salue les personnalités lauréates du Prix Ratzinger: le prof. Jean-Luc Marion et la prof. Tracey Rowland, que nous n’avons pas eu l’occasion de fêter l’an dernier en raison de la pandmémie, la prof. Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz et le prof. Ludger Schwienhorst-Schönberger, qui reçoivent le Prix cette année et leurs familles et leurs amis.

Je salue les responsables de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger–Benedetto XVI, les membres du Comité scientifique, du Conseil d’administration et du collège des réviseurs, avec leurs soutiens, leurs amis et leurs collaborateurs.

Et je suis heureux qu’après la pause de l’année dernière, nous puissions reprendre la belle tradition de cette rencontre. La participation bienvenue de diverses personnalités récompensées au cours des années précédentes démontre également que cet acte, en plus de reconnaître les hauts mérites culturels de certains savants et artistes, établit un lien durable, une relation fructueuse pour la présence et le service de l’Église dans le monde de la culture.

La communauté des lauréats grandit chaque année, non seulement en nombre, mais également par la variété des pays représentés – quinze maintenant, sur tous les continents y compris l’Océanie -: aujourd’hui nous avons en effet avec nous la professeure Rowland, venue spécialement d’Australie grâce à la réouverture récente des voyages. Et, comme nous l’avons entendu, elle s’étend également à la variété des disciplines d’études et des arts cultivés.

La dynamique de l’intelligence et de l’esprit humains est vraiment sans frontières pour connaître et créer. C’est l’effet de « l’étincelle » allumée par Dieu dans la personne faite à son image, capable de chercher et de trouver des significations toujours nouvelles dans la création et dans l’histoire, et de continuer à exprimer la vitalité de l’esprit en façonnant et en transfigurant la matière.

Mais les fruits de la recherche et de l’art ne mûrissent pas par hasard et sans effort. La reconnaissance va donc en même temps à l’engagement prolongé et patient dont ils ont besoin pour arriver à maturité. L’Écriture nous parle de la création de Dieu comme d’un « travail ». Nous rendons donc hommage non seulement à la profondeur de la pensée et des écrits, ou à la beauté des œuvres artistiques, mais aussi au travail généreusement et passionnément consacré depuis tant d’années, afin d’enrichir l’immense patrimoine humain et spirituel à partager. C’est un service inestimable pour l’élévation de l’esprit et de la dignité de la personne, pour la qualité des relations dans la communauté humaine et pour la fécondité de la mission de l’Église.

La brève présentation des lauréats et de leurs œuvres – que nous avons entendue tout à l’heure – a suffi à nous sentir fascinés et attirés dans les courants de l’esprit. Il nous a invités à passer de la réflexion philosophique sur la religion à l’écoute et à l’interprétation de la Parole de Dieu, du Cantique des Cantiques à la phénoménologie de l’être et de l’amour comme don. Nous avons entendu évoquer les noms des plus grands interlocuteurs de notre travail intellectuel : les grands maîtres de la philosophie et de la théologie de notre temps, de Guardini à de Lubac, d’Edith Stein à Lévinas, Ricœur et Derrida, jusqu’à McIntyre ; et l’n pourrait en ajouter d’autres.

Ils nous éduquent à penser pour vivre toujours plus profondément la relation avec Dieu et avec les autres, pour guider l’action humaine avec des vertus et surtout avec amour. Parmi ces maîtres, il faut compter un théologien qui a su ouvrir et nourrir sa réflexion et son dialogue culturel vers toutes ces directions ensemble, car la foi et l’Église vivent à notre époque et sont amies de toute recherche dans la vérité. Je parle de Joseph Ratzinger.

Ce prix est à juste titre attribué au nom de mon prédécesseur. C’est donc l’occasion pour moi, avec vous, de lui adresser à nouveau nos pensées affectueuses, reconnaissantes et admiratives.

Il y a quelques mois, nous avons rendu grâce au Seigneur avec lui, à l’occasion du 70e anniversaire de son ordination sacerdotale ; et l’on sent qu’il nous accompagne par la prière, en gardant toujours son regard tourné vers l’horizon de Dieu. Il suffit de le regarder pour s’en rendre compte. Aujourd’hui, nous le remercions en particulier parce qu’il a aussi été un exemple de dévouement passionné pour l’étude, la recherche, la communication écrite et orale ; et parce qu’il a toujours pleinement et harmonieusement uni sa recherche culturelle à sa foi et à son service à l’Église.

N’oublions pas que Benoît XVI a continué à étudier et à écrire jusqu’à la fin de son pontificat. Il y a environ une dizaine d’années, tout en s’acquittant de ses responsabilités de gouvernement, il était occupé à terminer sa trilogie sur Jésus et il nous a ainsi laissé un témoignage personnel unique de sa constante recherche du visage du Seigneur. C’est la recherche la plus importante de toutes, qu’il a ensuite poursuivie dans la prière. Nous nous en sentons inspirés et encouragés, et nous l’assurons de notre souvenir devant le Seigneur et de notre prière.

Comme nous le savons, les mots de la troisième lettre de Jean : « cooperatores veritatis » sont la devise qu’il a choisie lorsqu’il est devenu archevêque de Munich. Ils expriment le fil conducteur des différentes étapes de toute sa vie, de l’étude à l’enseignement académique, au ministère épiscopal, au service de la Doctrine de la Foi – à laquelle il a été appelé par saint Jean-Paul II il y a 40 ans – jusqu’à son Pontificat, caractérisé par un magistère lumineux et par un amour sans faille pour la Vérité. Cooperatores Veritatis est donc aussi la devise qui apparaît sur le diplôme qui est remis aux lauréats, afin qu’elle continue à inspirer leur engagement.

Ce sont des paroles dont chacun de nous aussi peut et doit s’inspirer dans son activité et dans sa vie, et que je vous laisse à tous, chers amis, comme un souhait, avec ma bénédiction. Merci.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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